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Ad Diem Illum Laetissimum

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LETTRE ENCYCLIQUE
DE SA SAINTETÉ LE PAPE PIE X
Aux Patriarches, Primats, Archevêques, Evêques et autres ordinaires en paix et en communion avec le Siège Apostolique

Vénérables Frères,
Salut et Bénédiction Apostolique

1 Le cours du temps nous ramènera dans peu de mois à ce jour d’incomparable allégresse où, entouré d’une magnifique couronne de cardinaux et d’évêques – il y a de cela cinquante ans, – Notre prédécesseur Pie IX, pontife de sainte mémoire, déclara et proclama de révélation divine, par l’autorité du magistère apostolique, que Marie a été, dès le premier instant de sa conception, totalement exempte de la tache originelle. Proclamation dont nul n’ignore qu’elle fut accueillie par tous les fidèles de l’univers d’un tel coeur, avec de tels transports de joie et d’enthousiasme, qu’il n’y eut jamais, de mémoire d’homme, manifestation de piété soit à l’égard de l’auguste Mère de Dieu, soit envers le Vicaire de Jésus-Christ, ni si grandiose, ni si unanime.

2 Aujourd’hui, Vénérables Frères, bien qu’à la distance d’un demi-siècle, ne pouvons-nous espérer que le souvenir ravivé de la Vierge Immaculée provoque en nos âmes comme un écho de ces saintes allégresses et renouvelle les spectacles magnifiques de foi et d’amour envers l’auguste Mère de Dieu, qui se contemplèrent en ce passé déjà lointain? Ce qui Nous le fait désirer ardemment, c’est un sentiment, que Nous avons toujours nourri en Notre coeur, de piété envers la bienheureuse Vierge aussi bien que de gratitude profonde pour ses bienfaits. Ce qui, d’ailleurs, Nous en donne l’assurance, c’est le zèle des catholiques, perpétuellement en éveil et qui va au-devant de tout nouvel honneur, de tout nouveau témoignage d’amour à rendre à la sublime Vierge. Cependant, Nous ne voulons pas dissimuler qu’une chose avive grandement en Nous ce désir: c’est qu’il Nous semble, à en croire un secret pressentiment de Notre âme, que Nous pouvons nous promettre pour un avenir peu éloigné l’accomplissement des hautes espérances, et assurément non téméraires, que fit concevoir à notre prédécesseur Pie IX et à tout l’Episcopat catholique la définition solennelle du dogme de l’Immaculée Conception de Marie.

3 Ces espérances, à la vérité, il en est peu qui ne se lamentent de ne les avoir point vues jusqu’ici se réaliser, et qui n’empruntent à Jérémie cette parole: “Nous avons attendu la paix, et ce bien n’est pas venu: le temps de la guérison, et voici la terreur” (Jr 8,15). Mais ne faut-il pas taxer de peu de foi des hommes qui négligent ainsi de pénétrer ou de considérer sous leur vrai jour, les oeuvres de Dieu? Qui pourrait compter, en effet, qui pourrait supputer les trésors secrets de grâces que, durant tout ce temps, Dieu a versés dans son Eglise à la prière de la Vierge? Et, laissant même cela, que dire de ce Concile du Vatican, si admirable d’opportunité? et de la définition de l’infaillibilité pontificale, formule si bien à point à l’encontre des erreurs qui allaient sitôt surgir? et de cet élan de piété, enfin, chose nouvelle et véritablement inouïe, qui fait affluer, depuis longtemps déjà, aux pieds du Vicaire de Jésus-Christ, pour le vénérer face à face, les fidèles de toute langue et de tout climat? Et n’est-ce pas un admirable effet de la divine Providence que Nos deux prédécesseurs, Pie IX et Léon XIII, aient pu, en des temps si troublés, gouverner saintement l’Eglise, dans des conditions de durée qui n’avaient été accordées à aucun autre pontificat? A quoi il faut ajouter que Pie IX n’avait pas plus tôt déclaré de croyance catholique la conception sans tache de Marie que, dans la ville de Lourdes, s’inauguraient de merveilleuses manifestations de la Vierge, et ce fut, on le sait, l’origine de ces temples élevés en l’honneur de l’Immaculée Mère de Dieu, ouvrage de haute magnificence et d’immense travail, où des prodiges quotidiens, dus à son intercession, fournissent de splendides arguments pour confondre l’incrédulité moderne.

4 Tant et de si insignes bienfaits accordés par Dieu sur les pieuses sollicitations de Marie, durant les cinquante années qui vont finir, ne doivent-ils pas nous faire espérer le salut pour un temps plus prochain que nous ne l’avions cru? Aussi bien est-ce comme une loi de la Providence divine, l’expérience nous l’apprend, que des dernières extrémités du mal à la délivrance il n’y a jamais bien loin. “Son temps est près de venir, et ses jours ne sont pas loin. Car le Seigneur prendra Jacob en pitié, et en Israël encore il aura son élu” (Is 14,1). C’est donc avec une entière confiance que nous pouvons attendre nous-mêmes de nous écrier sous peu: “Le Seigneur a brisé la verge des impies. La terre est dans la paix et le silence; elle s’est réjouie et elle a exulté” (Is 14,5 Is 14,7).

5 Mais, si le cinquantième anniversaire de l’acte pontifical par lequel fut déclarée sans souillure la conception de Marie, doit provoquer au sein du peuple chrétien d’enthousiastes élans, la raison en est surtout dans une nécessité qu’ont exposée Nos précédentes Lettres encycliques, Nous voulons dire de tout restaurer en Jésus-Christ. Car, qui ne tient pour établi qu’il n’est route ni plus sûre ni plus facile que Marie par où les hommes puissent arriver jusqu’à Jésus-Christ, et obtenir, moyennant Jésus-Christ, cette parfaite adoption des fils, qui fait saint et sans tache sous le regard de Dieu?

Certes, s’il a été dit avec vérité à la Vierge: “Bienheureuse qui avez cru, car les choses s’accompliront qui vous ont été dites par le Seigneur” (Lc 1,45), savoir qu’elle concevrait et enfanterait le Fils de Dieu; si, conséquemment, elle a accueilli dans son sein celui qui par nature est Vérité, de façon que, “engendré dans un nouvel ordre et par une nouvelle naissance …, invisible en lui-même, il se rendît visible dans notre chair” (S. LEO M., Serm. 2, de Nativ. Domini, c. II); du moment que le Fils de Dieu est l’auteur et le consommateur de notre foi, il est de toute nécessité que Marie soit dite participante des divins mystères et en quelque sorte leur gardienne, et que sur elle aussi, comme sur le plus noble fondement après Jésus-Christ, repose la foi de tous les siècles.

6 Comment en serait-il autrement? Dieu n’eût-il pu, par une autre voie que Marie, nous octroyer le réparateur de l’humanité et le fondateur de la foi? Mais, puisqu’il a plu à l’éternelle Providence que l’Homme-Dieu nous fût donné par la Vierge, et puisque celle-ci, l’ayant eu de la féconde vertu du divin Esprit, l’a porté en réalité dans son sein, que reste-t-il si ce n’est que nous recevions Jésus des mains de Marie?

Aussi, voyons-nous que dans les Saintes Ecritures, partout où est prophétisée la grâce qui doit nous advenir, partout aussi, ou peu s’en faut, le Sauveur des hommes y apparaît en compagnie de sa sainte Mère. Il sortira, l’Agneau dominateur de la terre, mais de la pierre du désert; elle montera, la fleur, mais de la tige de Jessé. A voir, dans l’avenir, Marie écraser la tête du serpent, Adam contient les larmes que la malédiction arrachait à son coeur. Marie occupe la pensée de Noé dans les flancs de l’arche libératrice; d’Abraham, empêché d’immoler son fils; de Jacob, contemplant l’échelle où montent et d’où descendent les anges; de Moïse, en admiration devant le buisson qui brûle sans se consumer; de David, chantant et sautant en conduisant l’arche divine; d’Elie, apercevant la petite nuée qui monte de la mer. Et, sans nous étendre davantage, nous trouvons en Marie, après Jésus, la fin de la loi, la vérité des images et des oracles.

7 Qu’il appartienne à la Vierge, surtout à elle, de conduire à la connaissance de Jésus, c’est de quoi l’on ne peut douter, si l’on considère, entre autres choses, que, seule au monde, elle a eu avec lui, dans une communauté de toit et dans une familiarité intime de trente années, ces relations étroites qui sont de mise entre une mère et son fils. Les admirables mystères de la naissance et de l’enfance de Jésus, ceux notamment qui se rapportent à son incarnation, principe et fondement de notre foi, à qui ont-ils été plus amplement dévoilés qu’à sa Mère? Elle conservait et repassait dans son coeur ce qu’elle avait vu de ses actes à Bethléem, ce qu’elle en avait vu à Jérusalem dans le temple; mais initiée encore à ses conseils et aux desseins secrets de sa volonté, elle a vécu, doit-on dire, la vie même de son Fils. Non, personne au monde comme elle n’a connu à fond Jésus; personne n’est meilleur maître et meilleur guide pour faire connaître Jésus.

8 Il suit de là, et Nous l’avons déjà insinué, que personne ne la vaut, non plus, pour unir les hommes à Jésus. Si, en effet, selon la doctrine du divin Maître, “la vie éternelle consiste à vous connaître, vous qui êtes le seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ” (Jn 17,3): comme nous parvenons par Marie à la connaissance de Jésus-Christ, par elle aussi, il nous est plus facile d’acquérir la vie dont il est le principe et la source.

9 Et maintenant, pour peu que nous considérions combien de motifs et combien pressants invitent cette Mère très sainte à nous donner largement de l’abondance de ces trésors, quels surcroîts n’y puisera pas notre espérance!

10 Marie n’est-elle pas la Mère de Dieu? Elle est donc aussi notre Mère.

Car un principe à poser, c’est que Jésus, Verbe fait chair, est en même temps le Sauveur du genre humain. Or, en temps que Dieu-Homme, il a un corps comme les autres hommes; en tant que Rédempteur de notre race, un corps spirituel, ou, comme on dit, mystique, qui n’est autre que la société des chrétiens liés à lui par la foi. “Nombreux comme nous sommes, nous faisons un seul corps en Jésus-Christ” (Rm 12,5). Or, la Vierge n’a pas seulement conçu le Fils de Dieu afin que, recevant d’elle la nature humaine, il devint homme; mais afin qu’il devint encore, moyennant cette nature reçue d’elle, le Sauveur des hommes. Ce qui explique la parole des anges aux bergers: “Un Sauveur vous est né, qui est le Christ, le Seigneur” (Lc 2,11).

Aussi, dans le chaste sein de la Vierge, où Jésus a pris une chair mortelle, là même il s’est adjoint un corps spirituel formé de tous ceux qui devaient croire en lui: et l’on peut dire que, tenant Jésus dans son sein, Marie y portait encore tous ceux dont la vie du Sauveur renfermait la vie.

Nous tous donc, qui, unis au Christ, sommes, comme parle l’Apôtre, “les membres de son corps issus de sa chair et de ses os” (Ep 5,30), nous devons nous dire originaires du sein de la Vierge, d’où nous sortîmes un jour à l’instar d’un corps attaché à sa tête.

C’est pour cela que nous sommes appelés, en un sens spirituel, à la vérité, et tout mystique, les fils de Marie, et qu’elle est, de son côté, notre Mère à tous. “Mère selon l’esprit, Mère véritable néanmoins des membres de Jésus-Christ, que nous sommes nous-mêmes” (S. AUG., L. de S. Virginitate, c. VI).

11 Si donc la bienheureuse Vierge est tout à la fois Mère de Dieu et des hommes, qui peut douter qu’elle ne s’emploie de toutes ses forces, auprès de son Fils, “tête du corps de l’Eglise” (Col 1,18), afin qu’il répande sur nous qui sommes ses membres les dons de sa grâce, celui notamment de la connaître et de “vivre par lui” (1Jn 4,9)?

12 Mais il n’est pas seulement à la louange de la Vierge qu’elle a fourni “la matière de sa chair au Fils unique de Dieu, devant naître avec des membres humains” (S. BED. VEN., l. IV, in Luc. XI), et qu’elle a ainsi préparé une victime pour le salut des hommes; sa mission fut encore de la garder, cette victime, de la nourrir et de la présenter au jour voulu, à l’autel.

Aussi, entre Marie et Jésus, perpétuelle société de vie et de souffrance, qui fait qu’on peut leur appliquer à égal titre cette parole du Prophète: “Ma vie s’est consumée dans la douleur et mes années dans les gémissements” (Ps 30,11).

Et quand vint pour Jésus l’heure suprême, on vit la Vierge “debout auprès de la croix, saisie sans doute par l’horreur du spectacle, heureuse pourtant de ce que son Fils s’immolait pour le salut du genre humain, et, d’ailleurs, participant tellement à ses douleurs que de prendre sur elle les tourments qu’il endurait lui eût paru, si la chose eût été possible, infiniment préférable” (S. BONAV., I Sent., d. 48, ad Litt., dub. 4).

La conséquence de cette communauté de sentiments et de souffrances entre Marie et Jésus, c’est que Marie “mérita très légitimement de devenir la réparatrice de l’humanité déchue” (EADMERI MON., De Excellentia Virg. Mariae, c. IX), et, partant, la dispensatrice de tous les trésors que Jésus nous a acquis par sa mort et par son sang.

13 Certes, l’on ne peut dire que la dispensation de ces trésors ne soit un droit propre et particulier de Jésus-Christ, car ils sont le fruit exclusif de sa mort, et lui-même est, de par sa nature, le médiateur de Dieu et des hommes.

Toutefois, en raison de cette société de douleurs et d’angoisses, déjà mentionnée, entre la Mère et le Fils a été donné à cette auguste Vierge “d’être auprès de son Fils unique la très puissante médiatrice et avocate du monde entier” (PIUX IX, in Bull. Ineffabilis).

La source est donc Jésus Christ: “de la plénitude de qui nous avons tout reçu” (Jn 1,16); “par qui tout le corps, lié et rendu compact moyennant les jointures de communication, prend les accroissements propres au corps et s’édifie dans la charité” (Ep 4,16). Mais Marie, comme le remarque justement saint Bernard, est l'”aqueduc” (Serm. de temp., in Nativ. B. V., ” De Aquaeductu “, n. 4); ou, si l’on veut, cette partie médiane qui a pour propre de rattacher le corps à la tête et de transmettre au corps les influences et efficacités de la tête, Nous voulons dire le cou. Oui, dit saint Bernardin de Sienne, “elle est le cou de notre chef, moyennant lequel celui-ci communique à son corps mystique tous les dons spirituels” (S. BERNARDIN. SEN., Quadrag. de Evangelio aeterno, Serm. X, a. III, c.3).

14 Il s’en faut donc grandement, on le voit, que Nous attribuions à la Mère de Dieu une vertu productrice de la grâce, vertu qui est de Dieu seul. Néanmoins, parce que Marie l’emporte sur tous en sainteté et en union avec Jésus-Christ et qu’elle a été associée par Jésus-Christ à l’oeuvre de la rédemption, elle nous mérite de congruo, comme disent les théologiens, ce que Jésus-Christ nous a mérité de condigno, et elle est le ministre suprême de la dispensation des grâces. “Lui, Jésus, siège à la droite de la majesté divine dans la sublimité des cieux” (He 1,3). Elle, Marie, se tient à la droite de son Fils; “refuge si assuré et secours si fidèle contre tous les dangers, que l’on n’a rien à craindre, à désespérer de rien sous sa conduite, sous ses auspices, sous son patronage, sous son égide” (PIUS IX, in Bull. Ineffabilis).

15 Ces principes posés, et pour revenir à notre dessein, qui ne reconnaîtra que c’est à juste titre que Nous avons affirmé de Marie que, compagne assidue de Jésus, de la maison de Nazareth au plateau du Calvaire, initiée plus que tout autre aux secrets de son coeur, dispensatrice, comme de droit maternel, des trésors de ses mérites, elle est, pour toutes ces causes, d’un secours très certain et très efficace pour arriver à la connaissance et à l’amour de Jésus-Christ? Ces hommes, hélas! nous en fournissent dans leur conduite une preuve trop péremptoire qui, séduits par les artifices du démon ou trompés par de fausses doctrines, croient pouvoir se passer du secours de la Vierge. Infortunés, qui négligent Marie sous prétexte d’honneur à rendre à Jésus-Christ! Comme si l’on pouvait trouver l’Enfant autrement qu’avec la Mère!

16 S’il en est ainsi, Vénérables Frères, c’est à ce but que doivent surtout viser toutes les solennités qui se préparent partout en l’honneur de la Sainte et Immaculée Conception de Marie. Nul hommage, en effet, ne lui est plus agréable, nul ne lui est plus doux, que si nous connaissons et aimons véritablement Jésus-Christ. Que les foules emplissent donc les temples, qu’il se célèbre des fêtes pompeuses, qu’il y ait des réjouissances publiques: ce sont choses éminemment propres à raviver la foi. Mais nous n’aurons là, s’il ne s’y ajoute les sentiments du coeur, que pure forme, que simples apparences de piété. A ce spectacle, la Vierge, empruntant les paroles de Jésus-Christ, nous adressera ce juste reproche: “Ce peuple m’honore des lèvres, mais son coeur est loin de moi” (Mt 15,8).

17 Car enfin, pour être de bon aloi, le culte de la Mère de Dieu doit jaillir du coeur; les actes du corps n’ont ici utilité ni valeur s’ils sont isolés des actes de l’âme. Or, ceux-ci ne peuvent se rapporter qu’à un seul objet, qui est que nous observions pleinement ce que le divin Fils de Marie commande. Car, si l’amour véritable est celui-là seul qui a la vertu d’unir les volontés, il est de toute nécessité que nous ayons cette même volonté avec Marie de servir Jésus Notre-Seigneur. La recommandation que fit cette Vierge très prudente aux serviteurs des noces de Cana, elle nous l’adresse à nous-mêmes: “Faites tout ce qu’il vous dira” (Jn 2,5). Or, voici la parole de Jésus-Christ: “Si vous voulez entrer dans la vie, observez les commandements” (Mt 19,17).

Que chacun se persuade donc bien de cette vérité que, si sa piété à l’égard de la bienheureuse Vierge ne le retient pas de pécher ou ne lui inspire pas la volonté d’amender une vie coupable, c’est là une piété fallacieuse et mensongère, dépourvue qu’elle est de son effet propre et de son fruit naturel.

18 Que si quelqu’un désire à ces choses une confirmation, il est facile de la trouver dans le dogme même de la Conception Immaculée de Marie. Car, pour omettre la tradition, source de vérité aussi bien que la Sainte Ecriture, comment cette persuasion de l’Immaculée Conception de la Vierge a-t-elle paru de tout temps si conforme au sens catholique, qu’on a pu la tenir comme incorporée et comme innée à l’âme des fidèles? “Nous avons en horreur de dire de cette femme – c’est la réponse de Denys le Chartreux – que, devant écraser un jour la tête du serpent, elle ait jamais été écrasée par lui, et que, mère de Dieu, elle ait jamais été fille du démon” (III Sent., d. II, q. 1). Non, l’intelligence chrétienne ne pouvait se faire à cette idée que la chair du Christ, sainte, sans tache et innocente, eût pris origine au sein de Marie, d’une chair ayant jamais, ne fût-ce que pour un rapide instant, contracté quelque souillure. Et pourquoi cela, si ce n’est qu’une opposition infinie sépare Dieu du péché? C’est là, sans contredit, l’origine de cette conviction commune à tous les chrétiens, que Jésus-Christ avant même que, revêtu de la nature humaine, il nous lavât de nos péchés dans son sang, dut accorder à Marie cette grâce et ce privilège spécial d’être préservée et exempte, dès le premier instant de sa conception, de toute contagion de la tache originelle.

19 Si donc Dieu a en telle horreur le péché que d’avoir voulu affranchir la future Mère de son Fils non seulement de ces taches qui se contractent volontairement, mais, par une faveur spéciale et en prévision des mérites de Jésus-Christ, de cette autre encore dont une sorte de funeste héritage nous transmet à nous tous, les enfants d’Adam, la triste marque, qui peut douter que ce ne soit un devoir pour quiconque prétend à gagner par ses hommages le coeur de Marie, de corriger ce qu’il peut y avoir en lui d’habitudes vicieuses et dépravées, et de dompter les passions qui l’incitent au mal?

20 Quiconque veut, en outre – et qui ne doit le vouloir? – que sa dévotion envers la Vierge soit digne d’elle et parfaite, doit aller plus loin, et tendre, par tous les efforts, à l’imitation de ses exemples. C’est une loi divine, en effet, que ceux-là seuls obtiennent l’éternelle béatitude qui se trouvent avoir reproduit en eux, par une fidèle imitation, la forme de la patience et de la sainteté de Jésus-Christ: “car ceux qu’il a connus dans sa prescience, il les a prédestinés pour être conformes à l’image de son Fils, afin que celui-ci soit l’aîné entre plusieurs frères” (Rm 8,29). Mais telle est généralement notre infirmité, que la sublimité de cet exemplaire aisément nous décourage. Aussi a-ce été, de la part de Dieu, une attention toute providentielle, que de nous en proposer un autre aussi rapproché de Jésus-Christ qu’il est permis à l’humaine nature, et néanmoins merveilleusement accommodé à notre faiblesse. C’est la Mère de Dieu, et nul autre. “Telle fut Marie, dit à ce sujet saint Ambroise, que sa vie, à elle seule, est pour tous un enseignement”. D’où il conclut avec beaucoup de justesse: “Ayez donc sous vos yeux, dépeintes comme dans une image, la virginité et la vie de la bienheureuse Vierge, laquelle réfléchit, ainsi qu’un miroir, l’éclat de la pureté et la forme même de la vertu” (De Virginib., l. II, c. II).

21 Or, s’il convient à des fils de ne laisser aucune des vertus de cette Mère très sainte sans l’imiter, toutefois désirons-Nous que les fidèles s’appliquent de préférence aux principales et qui sont comme les nerfs et les jointures de la vie chrétienne, Nous voulons dire la foi, l’espérance et la charité à l’égard de Dieu et du prochain. Vertus dont la vie de Marie porte, dans toutes ses phases, la rayonnante empreinte, mais qui atteignirent à leur plus haut degré de splendeur dans le temps qu’elle assista son Fils mourant. Jésus est cloué à la croix, et on lui reproche, en le maudissant, “de s’être fait le Fils de Dieu” (Jn 19,7). Marie, elle, avec une indéfectible constance, reconnaît et adore en lui la divinité. Elle l’ensevelit après sa mort, mais sans douter un seul instant de sa résurrection. Quant à la charité dont elle brille pour Dieu, cette vertu va jusqu’à la rendre participante des tourments de Jésus-Christ et l’associée de sa Passion; avec lui, d’ailleurs, et comme arrachée au sentiment de sa propre douleur, elle implore pardon pour les bourreaux, malgré ce cri de leur haine: “Que son sang soit sur nous et sur nos enfants” (Mt 27,25).

22 Mais, afin que l’on ne croie pas que Nous ayons perdu de vue Notre sujet, qui est le mystère de l’Immaculée Conception, que de secours efficaces n’y trouve-t-on pas, et dans leur propre source, pour conserver ces mêmes vertus et les pratiquer comme il convient!

D’où partent, en réalité, les ennemis de la religion pour semer tant et de si graves erreurs, dont la foi d’un si grand nombre se trouve ébranlée?

Ils commencent par nier la chute primitive de l’homme et sa déchéance. Pures fables, donc, que la tache originelle et tous les maux qui en ont été la suite: les sources de l’humanité viciées, viciant à leur tour toute la race humaine; conséquemment, le mal introduit parmi les hommes, et entraînant la nécessité d’un rédempteur. Tout cela rejeté, il est aisé de comprendre qu’il ne reste plus de place ni au Christ, ni à l’Eglise, ni à la grâce, ni à quoi que ce soit qui passe la nature. C’est l’édifice de la foi renversé de fond en comble. Or, que les peuples croient et qu’ils professent que la Vierge Marie a été, dès le premier instant de sa conception, préservée de toute souillure: dès lors, il est nécessaire qu’ils admettent, et la faute originelle, et la réhabilitation de l’humanité par Jésus-Christ, et l’Evangile et l’Eglise, et enfin la loi de la souffrance: en vertu de quoi tout ce qu’il y a de rationalisme et de matérialisme au monde est arraché par la racine et détruit, et il reste cette gloire à la sagesse chrétienne d’avoir conservé et défendu la vérité.

De plus, c’est une perversité commune aux ennemis de la foi, surtout à notre époque, de répudier, et de proclamer qu’il les faut répudier, tout respect et toute obéissance à l’égard de l’autorité de l’Eglise, voire même de tout pouvoir humain, dans la pensée qu’il leur sera plus facile ensuite de venir à bout de la foi.

C’est ici l’origine de l’anarchisme, doctrine la plus nuisible et la plus pernicieuse qui soit à toute espèce d’ordre, naturel et surnaturel.

Or, une telle peste, également fatale à la société et au nom chrétien, trouve sa ruine dans le dogme de l’Immaculée Conception de Marie, par l’obligation qu’il impose de reconnaître à l’Eglise un pouvoir, devant lequel non seulement la volonté ait à plier, mais encore l’esprit. Car c’est par l’effet d’une soumission de ce genre que le peuple chrétien adresse cette louange à la Vierge: “Vous êtes toute belle, ô Marie, et la tache originelle n’est point en vous” (Grad. Miss. In festo Imm. Concept.).

Et par là se trouve justifié une fois de plus ce que l’Eglise affirme d’elle, que, seule, elle a exterminé les hérésies dans le monde entier.

23 Que si la foi, comme dit l’Apôtre, n’est pas autre chose que “le fondement des choses à espérer” (He 11,1), on conviendra aisément que par le fait que l’Immaculée Conception de Marie confirme notre foi, par là aussi elle ravive en nous l’espérance. D’autant plus que si la Vierge a été affranchie de la tache originelle, c’est parce qu’elle devait être la Mère du Christ: or, elle fut Mère du Christ afin que nos âmes pussent revivre à l’espérance.

24 Et maintenant, pour omettre ici la charité à l’égard de Dieu, qui ne trouverait dans la contemplation de la Vierge immaculée un stimulant à regarder religieusement le précepte de Jésus-Christ, celui qu’il a déclaré sien par excellence, savoir que nous nous aimions les uns les autres, comme il nous a aimés?

“Un grand signe – c’est en ces termes que l’apôtre saint Jean décrit une vision divine – un grand signe est apparu dans le ciel: une femme, revêtue du soleil, ayant sous ses pieds la lune, et, autour de sa tête, une couronne de douze étoiles” (Ap 12,1). Or, nul n’ignore que cette femme signifie la Vierge Marie, qui, sans atteinte pour son intégrité, engendra notre Chef.

Et l’Apôtre de poursuivre: “Ayant un fruit en son sein, l’enfantement lui arrachait de grands cris et lui causait de cruelles douleurs” (Ap 12,2). Saint Jean vit donc la très sainte Mère de Dieu au sein de l’éternelle béatitude et toutefois en travail d’un mystérieux enfantement. Quel enfantement? Le nôtre assurément, à nous qui, retenus encore dans cet exil, avons besoin d’être engendrés au parfait amour de Dieu et à l’éternelle félicité. Quant aux douleurs de l’enfantement, elles marquent l’ardeur et l’amour avec lesquels Marie veille sur nous du haut du ciel, et travaille, par d’infatigables prières, à porter à sa plénitude le nombre des élus.

25 C’est notre désir que tous les fidèles s’appliquent à acquérir cette vertu de charité, et profitent surtout pour cela des fêtes extraordinaires qui vont se célébrer en l’honneur de la Conception immaculée de Marie.

Avec quelle rage, avec quelle frénésie n’attaque-t-on pas aujourd’hui Jésus-Christ et la religion qu’il a fondée! Quel danger donc pour un grand nombre, danger actuel et pressant, de se laisser entraîner aux envahissements de l’erreur et de perdre la foi! C’est pourquoi “que celui qui pense être debout prenne garde de tomber” (1Co 10,12). Mais que tous aussi adressent à Dieu, avec l’appui de la Vierge, d’humbles et instantes prières, afin qu’il ramène au chemin de la vérité ceux qui ont eu le malheur de s’en écarter. Car Nous savons d’expérience que la prière qui jaillit de la charité et qui s’appuie sur l’intercession de Marie n’a jamais été vaine.

Assurément, il n’y a pas à attendre que les attaques contre l’Eglise cessent jamais: “car il est nécessaire que des hérésies se produisent, afin que les âmes de foi éprouvée soient manifestées parmi vous” (1Co 11,19). Mais la Vierge ne laissera pas, de son côté, de nous soutenir dans nos épreuves, si dures soient-elles, et de poursuivre la lutte qu’elle a engagée dès sa conception, en sorte que quotidiennement nous pourrons répéter cette parole: “Aujourd’hui a été brisée par elle la tête de l’antique serpent” (Off. Imm. Conc. In II Vesp. ad. Magnif.).

26 Et afin que les trésors des grâces célestes, plus largement ouverts que d’ordinaire, nous aident à joindre l’imitation de la Bienheureuse Vierge aux hommages que nous lui rendrons, plus solennels, durant toute cette année; et afin que nous arrivions plus facilement ainsi à tout restaurer en Jésus-Christ, conformément à l’exemple de Nos prédécesseurs au début de leur pontificat, nous avons résolu d’accorder à tout l’univers une indulgence extraordinaire, sous forme de jubilé.

27 C’est pourquoi, Nous appuyant sur la miséricorde du Dieu tout-puissant et sur l’autorité des bienheureux apôtres, Pierre et Paul; au nom de ce pouvoir de lier et de délier qui Nous a été confié, malgré Notre indignité: à tous et à chacun des fidèles de l’un et de l’autre sexe, résidant dans cette ville de Rome, ou s’y trouvant de passage, qui auront visité trois fois les quatre basiliques patriarcales, à partir du Ier dimanche de la Quadragésime, 21 février, jusqu’au 2 juin inclusivement, jour où se célèbre la solennité du Très Saint-Sacrement, et qui, pendant un certain temps, auront pieusement prié pour la liberté et l’exaltation de l’Eglise catholique et du Siège apostolique, pour l’extirpation des hérésies et la conversion des pécheurs, pour la concorde de tous les princes chrétiens, pour la paix et l’unité de tout le peuple fidèle, et selon Nos intentions; qui auront, durant la période indiquée, et hors des jours non compris dans l’indult quadragésimal, jeûné une fois, ne faisant usage que d’aliments maigres; qui, ayant confessé leurs péchés, auront reçu le sacrement de l’Eucharistie; de même, à tous les autres, de tout pays, résidant hors de Rome, qui, durant la période susdite, ou dans le cours de trois mois, à déterminer exactement par l’Ordinaire, et même non continus, s’il le juge bon pour la commodité des fidèles, et en tout cas avant le 8 décembre, auront visité trois fois l’église cathédrale, ou, à son défaut l’église paroissiale, ou, à son défaut encore, la principale église du lieu, et qui auront dévotement accompli les autres oeuvres ci-dessus indiquées, Nous concédons et accordons l’indulgence plénière de tous leurs péchés; permettant aussi que cette indulgence, gagnable une seule fois, puisse être appliquée, par manière de suffrage, aux âmes qui ont quitté cette vie en grâce avec Dieu.

28 Nous accordons en outre que les voyageurs de terre et de mer, en accomplissant, dès leur retour à leur domicile, les oeuvres marquées plus haut, puissent gagner la même indulgence.

29 Aux confesseurs approuvés de fait par leurs propres Ordinaires, Nous donnons la faculté de commuer en d’autres oeuvres de piété celles prescrites par Nous, et ce, en faveur des Réguliers de l’un et de l’autre sexe et de toutes les autres personnes, quelles qu’elles soient, qui ne pourraient accomplir ces dernières, avec faculté aussi de dispenser de la communion ceux des enfants qui n’auraient pas encore été admis à la recevoir.

30 De plus, à tous et à chacun des fidèles, tant laïques qu’ecclésiastiques, soit réguliers, soit séculiers, de quelque Ordre ou Institut que ce soit, y inclus ceux qui demandent une mention spéciale, Nous accordons la permission de se choisir, pour l’effet dont il s’agit, un prêtre quelconque, tant régulier que séculier, entre les prêtres effectivement approuvés (et de cette faculté pourront user encore les religieuses, les novices et autres personnes habitant les monastères cloîtrés, pourvu que le confesseur, dans ce cas, soit approuvé pour les religieuses), lequel prêtre, les personnes susdites se présentant à lui, pendant la période marquée, et lui faisant leur confession avec l’intention de gagner l’indulgence du jubilé et d’accomplir les autres oeuvres qui y sont requises, pourra, pour cette fois seulement et uniquement au for de la conscience, les absoudre de toute excommunication, suspense et autres sentences et censures ecclésiastiques, portées et infligées pour quelque cause que ce soit, par la loi ou par le juge, même dans les cas réservés d’une manière spéciale, qu’ils le soient à n’importe qui, fût-ce au Souverain Pontife et au Siège apostolique, ainsi que de tous les péchés ou délits réservés aux Ordinaires et à Nous-même et au Siège apostolique, non toutefois sans avoir enjoint au préalable une pénitence salutaire et tout ce que le droit prescrit qu’il soit enjoint, et s’il s’agit d’hérésie, sans l’abjuration et la rétractation des erreurs exigée par le droit; de commuer, en outre, toute espèce de voeux, même émis sous serment et réserves au Siège apostolique (exception faite de ceux de chasteté, d’entrée en religion, ou emportant une obligation acceptée par un tiers), de commuer ces voeux, disons-Nous, en d’autres oeuvres pieuses et salutaires, et s’il s’agit de pénitents constitués dans les Ordres, et même réguliers, de les dispenser de toute irrégularité contraire à l’exercice de l’Ordre ou à l’avancement à quelque Ordre supérieur, mais contractée seulement pour violation de censure.

Ad Diem Illum Laetissimum

informacje

Litterae Encyclicae
Ss.mi D.N. Pii Pp. X Iubilaeum Extraordinarium
Orbi Catholico Indicentis, Occasione Quinquagesimi Anniversarii
a Dogmatica Definitione Immaculatae B.M.V. Conceptionis*
Venerabilibus Fratribus Patriarchis Primatibus Archiepiscopis Episcopis aliisque
Locorum Ordinariis Pacem et Communionem cum Apostolica Sede Habentibus

Venerabiles Fratres, salutem et Apostolicam benedictionem.

Ad diem illum laetissimum, brevi mensium intervallo, aetas nos referet, quo, ante decem quinquennia, Pius IX decessor Noster, sanctissimae memoriae pontifex, amplissima septus purpuratorum patrum atque antistitum sacrorum corona, magisterii inerrantis auctoritate, edixit ac promulgavit esse a Deo revelatum beatissimam virginem Mariam, in primo instanti suae Conceptionis, ab omni originalis culpae labe fuisse immunem. Promulgationem illam quo animo per omnium terrarum orbem fideles, quibus iucunditatis publicae et gratulationis argumentis exceperint nemo est qui ignoret; ut plane, post hominum memoriam, nulla voluntatis significatio data sit tum in augustam Dei Matrem tum in Iesu Christi Vicarium, quae vel pateret latius, vel communiori concordia exhiberetur. Iam quid spe bona nos prohibet, Venerabiles Fratres, dimidio quamvis saeculo interiecto, fore ut, renovata immaculatae Virginis recordatione, laetitiae illius sanctae veluti imago vocis in animis nostris resultet, et fidei atque amoris in Dei Matrem augustam praeclara longinqui temporis spectacula iterentur? Equidem ut hoc aveamus ardenter pietas facit, quam Nos in Virginem beatissimam, summa cum beneficentiae eius gratia, per omne tempus fovimus: ut vero futurum certo expectemus facit catholicorum omnium studium, promptum illud semper ac paratissimum ad amoris atque honoris testimonia iterum iterumque magnae Dei Matri adhibenda. Attamen id etiam non diffitebimur, desiderium hoc Nostrum inde vel maxime commoveri quod, arcano quodam instinctu, praecipere posse Nobis videmur, expectationes illas magnas brevi esse explendas, in quas et Pius decessor et universi sacrorum antistites, ex asserto solemniter immaculato Deiparae Conceptu, non sane temere fuerunt adducti.

Quas enimvero ad hunc diem non evasisse, haud pauci sunt qui querantur, ac Ieremiae verba subinde usurpent: Expectavimus pacem, et non erat bonum: tempus medelae, et ecce formido (Ier. VIII, 15). Ast quis eiusmodi modicae fidei non reprehendat, qui Dei opera vel introspicere vel expendere ex veritate negligunt? Ecquis enim occulta gratiarum munera numerando percenseat, quae Deus Ecclesiae, conciliatrice Virgine, hoc toto tempore impertiit? Quae si praeterire quis malit, quid de vaticana synodo existimandum tanta temporis opportunitate habita; quid de inerranti pontificum magisterio tam apte ad mox erupturos errores adserto; quid demum de novo et inaudito pietatis aestu, quo ad Christi Vicarium, colendum coram, fideles ex omni genere omnique parte iam diu confluunt? An non miranda Numinis providentia in uno alteroque Decessore Nostro, Pio videlicet ac Leone, qui, turbulentissima tempestate, ea, quae nulli contigit, pontificatus usura, Ecclesiam sanctissime administrarunt? Ad haec, vix fere Pius Mariam ab origine labis nesciam fide catholica credendam indixerat, quum in oppido Lourdes mira ab ipsa Virgine ostenta fieri coepta: exinde molitione ingenti et opere magnifico Deiparae Immaculatae excitatae aedes; ad quas, quae quotidie, divina exorante Matre, patrantur prodigia, illustria sunt argumenta ad praesentium hominum incredibilitatem profligandam. — Tot igitur tantorumque beneficiorum testes, quae, Virgine benigne implorante, contulit Deus quinquagenis annis mox elabendis; quidni speremus propiorem esse salutem nostram quam cum credidimus? eo vel magis, quod divinae Providentiae hoc esse experiendo novimus ut extrema maiorum a liberatione non admodum dissocientur. Prope est ut veniat tempus eius, et dies eius non elongabuntur. Miserebitur enim Dominus Iacob, et eliget adhuc de Israel (Isai. XIV, 1); ut plane spes sit nos etiam brevi tempore inclamaturos: Contrivit Dominus baculum impiorum. Conquievit et siluit omnis terra, gavisa est et exultavit (Isai. XIV, 5 et 7).

Anniversarius tamen dies, quinquagesimus ab adserto intaminato Deiparae conceptu, cur singularem in christiano populo ardorem animi excitare debeat, ratio Nobis extat potissimum, Venerabiles Fratres, in eo, quod superioribus Litteris encyclicis proposuimus, instaurare videlicet omnia in Christo. Nam cui exploratum non sit nullum, praeterquam per Mariam, esse certius et expeditius iter ad universos cum Christo iungendos, perque illum perfectam filiorum adoptionem assequendam ut simus sancti et immaculati in conspectu Dei ? Profecto, si vere Mariae dictum: Beata, quae credidisti, quoniam perficientur ea, quae dicta sunt tibi a Domino (Luc. I, 45), ut nempe Dei Filium conciperet pareretque; si idcirco illum excepit utero, qui Veritas natura est, ut novo ordine, nova nativitate generatus… invisibilis in suis, visibilis fieret in nostris (S. Leo M. Serm. 2, de Nativ. Domini, c. 2): quum Dei Filius, factus homo, auctor sit et consummator fidei nostrae; opus est omnino sanctissimam eius Matrem mysteriorum divinorum participem ac veluti custodem agnoscere, in qua, tamquam in fundamento post Christum nobilissimo, fidei saeculorum omnium extruitur aedificatio.

Quid enim? an non potuisset Deus restitutorem humani generis ac fidei conditorem alia, quam per Virginem, via impertiri nobis? Quia tamen aeterni providentiae Numinis visum est ut Deum-Hominem per Mariam haberemus, quae illum, Spiritu Sancto foecunda, suo gestavit utero; nobis nil plane superest, nisi quod de Mariae manibus Christum recipiamus. Hinc porro in Scripturis sanctis, quotiescumque de futura in nobis gratia prophetatur; toties fere Servator hominum cum sanctissima eius Matre coniungitur. Emittetur agnus dominator terrae, sed de petra deserti: flos ascendet, attamen de radice Iesse. Mariam utique, serpentis caput conterentem, prospiciebat Adam, obortasque maledicto lacrymas tenuit. Eam cogitavit Noë, arca sospita inclusus; Abraham nati nece prohibitus; Iacob scalam videns perque illam ascendentes et descendentes angelos; Moyses miratus rubum, qui ardebat et non comburebatur; David exsiliens et psallens dum adduceret arcam Dei; Elias nubeculam intuitus ascendentem de mari. Quid multa? Finem legis, imaginum atque oraculorum veritatem in Maria denique post Christum reperimus.

Per Virginem autem, atque adeo per illam maxime, aditum fieri nobis ad Christi notitiam adipiscendam, nemo profecto dubitabit qui etiam reputet, unam eam fuisse ex omnibus, quacum Iesus, ut filium cum matre decet, domestico triginta annorum usu intimaque consuetudine coniunctus fuit. Ortus miranda mysteria, nec non Christi pueritiae, atque illud in primis assumptionis humanae naturae, quod fidei initium ac fundamentum est, cuinam latius patuere quam Matri? Quae quidem non ea modo conservabat conferens in corde suo quae Bethlehem acta, quaeve Hierosolymis in templo Domini; sed Christi consiliorum particeps occultarumque voluntatum, vitam ipsam Filii vixisse dicenda est. Nemo itaque penitus ut illa Christum novit; nemo illa aptior dux et magister ad Christum noscendum.

Hinc porro, quod iam innuimus, nullus etiam hac Virgine efficacior ad homines cum Christo iungendos. Si enim, ex Christi sententia, haec est autem vita aeterna: Ut cognoscant te, solum Deum verum, et quem misisti Iesum Christum (Ioann. XVII, 3); per Mariam vitalem Christi notitiam adipiscentes, per Mariam pariter vitam illam facilius assequimur, cuius fons et initium Christus.

Quot vero quantisque de caussis Mater sanctissima haec nobis praeclara munera largiri studeat, si paullisper spectemus; quanta profecto ad spem nostram accessio fiet!

An non Christi mater Maria? nostra igitur et mater est. — Nam statuere hoc sibi quisque debet, Iesum, qui Verbum est caro factum, humani etiam generis servatorem esse. Iam, qua Deus-Homo, concretum Ille, ut ceteri homines, corpus nactus est: qua vero nostri generis restitutor, spiritale quoddam corpus atque, ut aiunt, mysticum, quod societas eorum est, qui Christo credunt. Multi unum corpus sumus in Christo (Rom. XII, 3). Atqui aeternum Dei Filium non ideo tantum concepit Virgo ut fieret homo, humanam ex ea assumens naturam; verum etiam ut, per naturam ex ea assumptam, mortalium fieret sospitator. Quamobrem Angelus pastoribus dixit: Natus est vobis hodie Salvator, qui est Christus Dominus (Luc. II, 11). In uno igitur eodemque alvo castissimae Matris et carnem Christus sibi assumpsit et spiritale simul corpus adiunxit, ex iis nempe coagmentatum qui credituri erant in eum. Ita ut Salvatorem habens Maria in utero, illos etiam dici queat gessisse omnes, quorum vitam continebat vita Salvatoris. Universi ergo, quotquot cum Christo iungimur, quique, ut ait Apostolus, membra sumus corporis eius, de carne eius et de ossibus eius (Ephes. V, 30), de Mariae utero egressi sumus, tamquam corporis instar cohaerentis cum capite. Unde, spiritali quidem ratione ac mystica, et Mariae filii nos dicimur, et ipsa nostrum omnium mater est. Mater quidem spiritu…, sed plane mater membrorum Christi, quod nos sumus (S. Aug., L. de S. Virginitate, c. 6). Si igitur Virgo beatissima Dei simul atque hominum parens est, ecquis dubitet ea omni ope adniti ut Christus, caput corporis Ecclesiae (Coloss. I, 18), in nos sua membra, quae eius sunt munera infundat, idque cumprimis ut eum noscamus et ut vivamus per eum? (I. Ioann. IV, 9)

Ad haec, Deiparae sanctissimae non hoc tantum in laude ponendum est quod nascituro ex humanis membris Unigenito Deo carnis suae materiam ministravit (S. Bed. Ven., L. IV, in Luc. XI), qua nimirum saluti hominum compararetur hostia; verum etiam officium eiusdem hostiae custodiendae nutriendaeque, atque adeo, stato tempore, sistendae ad aram. Hinc Matris et Filii nunquam dissociata consuetudo vitae et laborum, ut aeque in utrumque caderent Prophetae verba: Deficit in dolore vita mea, et anni mei in gemitibus (Ps. XXX, 11). Quum vero extremum Filii tempus advenit, stabat iuxta crucem Iesu Mater eius, non in immani tantum occupata spectaculo, sed plane gaudens quod Unigenitus suus pro salute generis humani offerretur, et tantum etiam compassa est, ut, si fieri potuisset, omnia tormenta quae Filius pertulit, ipsa multo libentius sustineret (S. Bonav. I. Sent. d. 48, ad Litt. dub. 4). — Ex hac autem Mariam inter et Christum communione dolorum ac voluntatis, promeruit illa ut reparatrix perditi orbis dignissime fieret (Eadmeri Mon. De Excellentia Virg, Mariae, c. 9), atque ideo universorum munerum dispensatrix quae nobis Iesus nece et sanguine comparavit.

Equidem non diffitemur horum erogationem munerum privato proprioque iure esse Christi; siquidem et illa eius unius morte nobis sunt parta, et Ipse pro potestate mediator Dei atque hominum est. Attamen, pro ea, quam diximus, dolorum atque aerumnarum Matris cum Filio communione, hoc Virgini augustae datum est, ut sit totius terrarum orbis potentissima apud unigenitum Filium suum mediatrix et conciliatrix (Pius IX in Bull. « Ineffabilis »). Fons igitur Christus est, et de plenitudine eius nos omnes accepimus (Ioann. I, 16); ex quo totum corpus compactum, et connexum per omnem iuncturam subministrationis… augmentum corporis facit in aedificationem sui in caritate (Ephes. IV, 16). Maria vero, ut apte Bernardus notat, aquaeductus est (Serm. de temp., in Nativ. B. V., de Aquaeductu, n. 4); aut etiam collum, per quod corpus cum capite iungitur itemque caput in corpus vim et virtutem exerit. Nam ipsa est collum Capitis nostri, per quod omnia spiritualia dona corpori eius mystico communicantur (S. Bernardin. Sen., Quadrag. de Evangelio aeterno, Serm. X, a. 5, c. 3). Patet itaque abesse profecto plurimum ut nos Deiparae supernaturalis gratiae efficiendae vim tribuamus, quae Dei unius est. Ea tamen, quoniam universis sanctitate praestat coniunctioneque cum Christo, atque a Christo ascita in humanae salutis opus, de congruo, ut aiunt, promeret nobis quae Christus de condigno promeruit, estque princeps largiendarum gratiarum ministra. Sedet Ille ad dexteram maiestatis in excelsis (Hebr. I, 3); Maria vero adstat regina a dextris eius, tutissimum cunctorum periclitantium perfugium et fidissima auxiliatrix, ut nihil sit timendum nihilque desperandum ipsa duce, ipsa auspice, ipsa propitia, ipsa protegente (Pius IX in Bull. « Ineffabilis »).

His positis, ut ad propositum redeamus, cui Nos non iure recteque affirmasse videbimur, Mariam, quae a Nazarethana domo ad Calvariae locum assiduam se Iesu comitem dedit, eiusque arcana cordis ut nemo alius novit, ac thesauros promeritorum eius materno veluti iure administrat, maximo certissimoque esse adiumento ad Christi notitiam atque amorem? Nimium scilicet haec comprobantur ex dolenda eorum ratione, qui, aut daemonis astu aut falsis opinionibus, adiutricem Virginem praeterire se posse autumant! Miseri atque infelices, praetexunt se Mariam negligere, honorem ut Christo habeant: ignorant tamen non inveniri puerum nisi eum Maria matre eius.

Quae cum ita sint, huc Nos, Venerabiles Fratres, spectare primum volumus, quae modo ubique apparantur sollemnia Mariae sanctae ab origine immaculatae. Nullus equidem honor Mariae optabilior, nullus iucundior quam ut noscamus rite et amemus Iesum. Sint igitur fidelium celebritates in templis, sint festi apparatus, sint laetitiae civitatum; quae res omnes non mediocres usus afferunt ad pietatem fovendam. Verumtamen nisi his voluntas animi accedat, formas habebimus, quae speciem tantum offerant relligionis. Has Virgo quum videat, iusta reprehensione Christi verbis in nos utetur: Populus hic labiis me honorat: cor autem eorum longe est a me (Matth. XV, 8).

Nam ea demum est germana adversus Deiparentem relligio, quae profluat animo; nihilque actio corporis habet aestimationis in hac re atque utilitatis, si sit ab actione animi seiugata. Quae quidem actio eo unice pertineat necesse est, ut divini Mariae Filii mandatis penitus obtemperemus. Nam si amor verus is tantum est, qui valeat ad voluntates iungendas; nostram plane atque Matris sanctissimae parem esse voluntatem oportet, scilicet Domino Christo servire. Quae enim Virgo prudentissima, ad Canae nuptias, ministris aiebat, eadem nobis loquitur: Quodcumque dixerit nobis facite (Ioann. II, 5). Verbum vero Christi est: Si autem vis ad vitam ingredi, serva mandata (Matth. XIX, 17). — Quapropter hoc quisque persuasum habeat: si pietas, quam in Virginem beatissimam quis profitetur, non eum a peccando retinet, vel pravos emendandi mores consilium non indit; fucatam esse pietatem ac fallacem, utpote quae proprio nativoque careat fructu.

Quae si cui forte confirmatione egere videantur, hauriri ea commode potest ex ipso dogmate immaculati conceptus Deiparae. — Nam, ut catholicam traditionem praetermittamus, quae, aeque ac Scripturae sacrae, fons veritatis est; unde persuasio illa de immaculata Mariae Virginis conceptione visa est, quovis tempore, adeo cum christiano sensu congruere, ut fidelium animis insita atque innata haberi posset? Horremus, sic rei causam egregie explicavit Dionysius Carthusianus, horremus enim mulierem, quae caput serpentis erat contritura, quandoque ab eo contritam, atque diaboli filiam fuisse matrem Domini fateri (3. Sent. d. 3, q. 1). Nequibat scilicet in christianae plebis intelligentiam id cadere, quod Christi caro, sancta, impolluta atque innocens, in Virginis utero, de carne assumpta esset, cui, vel vestigio temporis, labes fuisset illata. Cur ita vero, nisi quod peccatum et Deus per infinitam oppositionem separantur? Hinc sane catholicae ubique gentes persuasum habuere, Dei Filium, antequam, natura hominum assumpta, lavaret nos a peccatis nostris in sanguine suo, debuisse, in primo instanti suae conceptionis, singulari gratia ac privilegio, ab omni originalis culpae labe praeservare immunem Virginem Matrem. Quoniam igitur peccatum omne usque adeo horret Deus, ut futuram Filii sui Matrem non cuiusvis modo maculae voluerit expertem, quae voluntate suscipitur; sed, munere singularissimo, intuitu meritorum Christi, illius etiam, qua omnes Adae filii, mala veluti haereditate, notamur: ecquis ambigat, primum hoc cuique officium proponi, qui Mariam obsequio demereri aveat, ut vitiosas corruptasque consuetudines emendet, et quibus in vetitum nititur, domitas habeat cupiditates?

Quod si praeterea quis velit, velle autem nullus non debet, ut sua in Virginem relligio iusta sit omnique ex parte absoluta ; ulterius profecto opus est progredi, atque ad imitationem exempli eius omni ope contendere. — Divina lex est ut, qui aeternae beatitatis potiri cupiunt, formam patientiae et sanctitatis Christi, imitando, in se exprimant. Nam quos praescivit, et praedestinavit conformes fieri imaginis Filii sui, ut sit ipse primogenitus in multis fratribus (Rom. VIII, 29). At quoniam ea fere est infirmitas nostra, ut tanti exemplaris amplitudine facile deterreamur; providentis Dei numine, aliud nobis est exemplar propositum, quod, quum Christo sit proximum, quantum humanae licet naturae, tum aptius congruat cum exiguitate nostra. Eiusmodi autem nullum est praeter Deiparam. Talis enim fuit Maria, ait ad rem sanctus Ambrosius, ut eius unius vita omnium sit disciplina. Ex quo recte ab eodem conficitur: Sit igitur vobis tamquam in imagine descripta virginitas, vita Mariae, de qua, velut speculo, refulget species castitatis et forma virtutis (De Virginib., 1. 2, c. 2).

Quamvis autem deceat filios Matris sanctissimae nullam praeterire laudem quin imitentur; illas tamen Eiusdem virtutes ipsos fideles assequi prae ceteris desideramus, quae principes sunt ac veluti nervi atque artus christianae sapientiae: fidem inquimus, spem et caritatem in Deum atque homines. Quarum quidem virtutum fulgore etsi nulla, in Virgine, vitae pars caruit; maxime tamen eo tempore enituit, quum nato emorienti adstitit. — Agitur in crucem Iesus, eique in maledictis obiicitur quia filium Dei se fecit (Ioann. XIX, 7). Ast illa, divinitatem in eo constantissime agnoscit et colit. Demortuum sepulchro infert, nec tamen dubitat revicturum. Caritas porro, qua in Deum flagrat, participem passionum Christi sociamque efficit; cumque eo, sui veluti doloris oblita, veniam interfectoribus precatur, quamvis hi obfirmate inclamant: Sanguis eius super nos, et super filios nostros (Matth. XXVII, 25).

Sed ne immaculati Virginis conceptus, qui Nobis caussa scribendi est, contemplationem deseruisse videamur, quam is magna atque propria importat adiumenta ad has ipsas retinendas virtutes riteque colendas! — Et revera, quaenam osores fidei initia ponunt tantos quoquoversus errores spargendi, quibus apud multos fides ipsa nutat? Negant nimirum hominem peccato lapsum suoque de gradu aliquando deiectum. Hinc originalem labem commentitiis rebus accensent, quaeque inde evenerunt damna; corruptam videlicet originem humanae gentis, universamque ex eo progeniem hominum vitiatam; atque adeo mortalibus invectum malum impositamque reparatoris necessitudinem. His autem positis, pronum est intelligere nullum amplius Christo esse locum, neque Ecclesiae, neque gratiae, neque ordini cuipiam qui naturam praetergrediatur; uno verbo, tota fidei aedificatio penitus labefactatur. — Atqui credant gentes ac profiteantur Mariam Virginem, primo suae conceptionis momento, omni labe fuisse immunem; iam etiam originalem noxam, hominum reparationem per Christum, evangelium, Ecclesiam, ipsam denique perpetiendi legem admittant necesse est: quibus omnibus, rationalismi et materialismi quidquid est radicitus evellitur atque excutitur, manetque christianae sapientiae laus custodiendae tuendaeque veritatis. — Ad haec, commune hoc fidei hostibus vitium est, nostra praesertim aetate, ad fidem eamdem facilius eradendam animis, ut auctoritatis Ecclesiae, quin et cuiusvis in hominibus potestatis, reverentiam et obedientiam abiiciant abiiciendamque inclament. Hinc anarchismi exordia; quo nihil rerum ordini, tum qui ex natura est tum qui supra naturam, infestius ac pestilentius. Iamvero hanc quoque pestem, publicae pariter et christianae rei funestissimam, immaculati Deiparae conceptus delet dogma; quo nempe cogimur eam Ecclesiae tribuere potestatem cui non voluntatem animi tantum, sed mentem etiam subiici necesse est; siquidem ex huiusmodi subiectione rationis christiana plebs Deiparam concinit: Tota pulchra es. Maria, et macula originalis non est in te (Grad. Miss, in festo Imm. Concept.). — Sic porro rursum conficitur Virgini augustae hoc dari merito ab Ecclesia, cunctas haereses solam interemisse in universo mundo.

Quod si fides, ut inquit Apostolus, nihil est aliud nisi sperandarum substantia rerum (Hebr. XI, 1); facile quisque dabit immaculata Virginis conceptione confirmari simul fidem, simul ad spem nos erigi. Eo sane vel magis quia Virgo ipsa expers primaevae labis fuit quod Christi mater futura erat; Christi autem mater fuit, ut nobis aeternorum bonorum spes redintegraretur.

Iam ut caritatem in Deum tacitam nunc relinquamus, ecquis Immaculatae Virginis contemplatione non excitetur ad praeceptum illud sancte custodiendum, quod Iesus per antonomasiam suum dixit, scilicet ut diligamus invicem sicut ipse dilexit nos? — Signum magnum, sic apostolus Ioannes demissum sibi divinitus visum enarrat, signum magnum apparuit in caelo: Mulier amicta sole, et luna sub pedibus eius, et in capite eius corona stellarum duodecim (Apoc. XII, l). Nullus autem ignorat, mulierem illam, Virginem Mariam significasse, quae caput nostrum integra peperit. Sequitur porro Apostolus: Et in utero habens, clamabat parturiens, et cruciabatur ut pariat (Apoc. XII, 2). Vidit igitur Ioannes sanctissimam Dei Matrem aeterna iam beatitate fruentem, et tamen ex arcano quodam partu laborantem. Quonam autem partu? Nostrum plane, qui exilio adhuc detenti, ad perfectam Dei caritatem sempiternamque felicitatem gignendi adhuc sumus. Parientis vero labor studium atque amorem indicat, quo Virgo, in caelesti sede, vigilat assiduaque prece contendit ut electorum numerus expleatur.

Eamdem hanc caritatem ut omnes nitantur assequi quotquot ubique christiano nomine censentur vehementer optamus, occasione hac praesertim arrepta immaculati Deiparae conceptus solemnius celebrandi. Quam modo acriter efferateque Christus impetitur atque ab eo condita religio sanctissima! quam idcirco praesens multis periculum iniicitur, ne, gliscentibus erroribus ducti, a fide desciscant! Itaque qui se existimat stare, videat ne cadat (I. Cor. X, 12). Simul vero prece et obsecratione humili utantur omnes ad Deum, conciliatrice Deipara, ut qui a vero aberraverint resipiscant. Experiendo quippe novimus eiusmodi precem, quae caritate funditur et Virginis sanctae imploratione fulcitur, irritam fuisse numquam. Equidem oppugnari Ecclesiam neque in posterum unquam cessabitur: Nam oportet et haereses esse, ut et qui probati sunt, manifesti fiant in vobis (I. Cor. XI, 19). Sed nec Virgo ipsa cessabit nostris adesse rebus ut ut difficillimis, pugnamque prosequi iam inde a conceptu pugnatam, ut quotidie iterare liceat illud: Hodie contritum est ab ea caput serpentis antiqui (Off. Imm. Conc. in lì Vesp. ad Magnif.).

Utque caelestium gratiarum munera, solito abundantius, nos iuvent ad imitationem beatissimae Virginis cum honoribus coniungendam, quos illi ampliores hunc totum annum tribuendus; atque ita propositum facilius assequamur instaurandi omnia in Christo: exemplo Decessorum usi quum Pontificatum mirent, indulgentiam extra ordinem, instar Iubilaei, orbi catholico impertiri decrevimus.

Quamobrem de omnipotentis Dei misericordia, ac beatorum apostolorum Petri et Pauli auctoritate confisi, ex illa ligandi atque solvendi potestate, quam Nobis Dominus, licet indignis, contulit; universis et singulis utriusque sexus christifidelibus in alma Urbe Nostra degentibus vel ad eam advenientibus, qui unam e quatuor Basilicis patriarchalibus, a Dominica prima Quadragesimae, nempe a die XXI februarii, usque ad diem II iunii inclusive, qui erit solemnitas SSmi Corporis Christi, ter visitaverint; ibique per aliquod temporis spatium pro catholicae Ecclesiae atque huius Apostolicae Sedis libertate et exaltatione, pro extirpatione haeresum omniumque errantium conversione, pro christianorum Principum concordia ac totius fidelis populi pace et unitate, iuxtaque mentem Nostram pias ad Deum preces effuderint; ac semel, intra praefatum tempus, esurialibus tantum cibis utentes ieiunaverint, praeter dies in quadragesimali indulto non comprehensos; et, peccata sua confessi, sanctissimum Eucharistiae sacramentum susceperint; ceteris vero ubicumque, extra praedictam Urbem degentibus, qui ecclesiam cathedralem, si sit eo loci, vel parochialem aut, si parochialis desit, principalem, supra dicto tempore vel per tres menses etiam non continuos, Ordinariorum arbitrio, pro fidelium commodo, praecise designandos, ante tamen diem VIII mensis decembris, ter visitaverint; aliaque recensita opera devote peregerint; plenissimam omnium peccatorum suorum indulgentiam concedimus et impertimus; annuentes insuper ut eiusmodi indulgentia, semel tantum lucranda, animabus, quae Deo caritate coniunctae ex hac vita migraverint, per modum suffragii applicari possit et valeat.

Concedimus praeterea ut navigantes atque iter agentes, quum primum ad sua domicilia se receperint, operibus supra notatis peractis, eamdem indulgentiam possint consequi.

Confessariis autem, actu approbatis a propriis Ordinariis, potestatem facimus ut praedicta opera, a Nobis iniuncta, in alia pietatis opera commutare valeant in favorem Regularium utriusque sexus, nec non aliorum quorumcumque qui ea praestare nequiverint, cum facultate etiam dispensandi super Communione cum pueris, qui ad eamdem suscipiendam nondum fuerint admissi.

Insuper omnibus et singulis christifidelibus tam laicis quam ecclesiasticis sive saecularibus sive regularibus cuiusvis ordinis et instituti, etiam specialiter nominandi, licentiam concedimus et facultatem ut sibi, ad hunc effectum, eligere possint quemcumque presbyterum tam regularem quam saecularem, ex actu approbatis, (qua facultate uti possint etiam moniales, novitiae aliaeque mulieres intra claustra degentes, dummodo confessarius approbatus sit pro monialibus) qui eosdem vel easdem, infra dictum temporis spatium, ad confessionem apud ipsum peragendam accedentes, cum animo praesens Iubilaeum assequendi, nec non reliqua opera ad illud lucrandum necessaria adimplendi, hac vice et in foro conscientiae dumtaxat, ab excommunicationis, suspensionis aliisque ecclesiasticis sententiis et censuris, a iure vel ab homine quavis de causa latis seu inflictis, etiam Ordinariis locorum et Nobis seu Sedi Apostolicae, etiam in casibus cuicumque ac Summo Pontifici et Sedi Apostolicae speciali licet modo reservatis, nec non ab omnibus peccatis et excessibus etiam iisdem Ordinariis ac Nobis et Sedi Apostolicae reservatis, iniuncta prius poenitentia salutari aliisque de iure iniungendis, et, si de haeresi agatur, abiuratis antea et retractatis erroribus, prout de iure, absolvere; nec non vota quaecumque etiam iurata et Sedi Apostolicae reservata (castitatis, relligionis, et obligationis, quae a tertio acceptata fuerit, exceptis) in alia pia et salutaria opera commutare et cum poenitentibus eiusmodi in sacris ordinibus constitutis etiam regularibus, super occulta irregularitate ad exercitium eorumdem ordinum et ad superiorum assequutionem, ob censurarum violationem dumtaxat, contracta, dispensare possit et valeat. — Non intendimus autem per praesentes super alia quavis irregularitate sive ex delicto sive ex defectu, vel pubblica vel occulta aut nota aliave incapacitate aut inhabilitate quoquomodo contracta dispensare; neque etiam derogare Constitutioni cum appositis declarationibus editae a fel. rec. Benedicto XIV, quae incipit « Sacramentum poenitentiae »; neque demum easdem praesentes Litteras iis, qui a Nobis et Apostolica Sede, vel ab aliquo Praelato, seu Iudice ecclesiastico nominatim excommunicati, suspensi, interdicti seu alias in sententias et censuras incidisse declarati, vel publice denuntiati fuerint, nisi intra praedictum tempus satisfecerint, et cum partibus, ubi opus fuerit, concordaverint, ullo modo suffragari posse et debere.

Ad haec libet adiicere, velle Nos et concedere, integrum cuicumque, hoc etiam Iubilaei tempore, permanere privilegium lucrandi quasvis indulgentias, plenariis non exceptis, quae a Nobis vel a Decessoribus Nostris concessae fuerint.

Finem vero, Venerabiles Fratres, scribendi facimus, spem magnam iterum testantes, qua plane ducimur, fore ut, ex hoc Iubilaei munere extraordinario, auspice Virgine Immaculata a Nobis concesso, quamplurimi, qui misere a Iesu Christo seiuncti sunt, ad eum revertantur, atque in christiano populo virtutum amor pietatisque ardor refloreat. Quinquaginta abhinc annos, quum Pius decessor beatissimam Christi Matrem ab origine labis nesciam fide catholica tenendam edixit, incredibilis, ut diximus, caelestium gratiarum copia effundi in hasce terras visa est; et, aucta in Virginem Deiparam spe, ad veterem populorum religionem magna ubique accessio est allata. Quidnam vero ampliora in posterum expectare prohibet? In funesta sane incidimus tempora; ut prophetae verbis conqueri possimus iure: Non est enim veritas, et non est misericordia, et non est scientia Dei in terra. Maledictum, et mendacium, et homicidium, et furtum, et adulterium inundaverunt (Os. IV, 1-2). Attamen, in hoc quasi maiorum diluvio, iridis instar Virgo clementissima versatur ante oculos, faciendae pacis Deum inter et homines quasi arbitra. Arcum meum ponam in nubibus, et erit signum foederis inter me et inter terram (Gen. IX, 13). Saeviat licet procella et caelum atra nocte occupetur; nemo animi incertus esto. Mariae adspectu placabitur Deus et parcet. Eritque areus in nubibus, et videbo illum, et recordabor foederis sempiterni (Ib. 16). Et non erunt ultra aquae diluvii ad delendum universam carnem (Ib. 15). Profecto si Mariae, ut par est, confidimus, praesertim modo quum immaculatum eius conceptum alacriore studio celebrabimus; nunc quoque illam sentiemus esse Virginem potentissimam, quae serpentis caput virgineo pede contrivit (Off. Imm. Conc. B. M. V.).

Horum munerum auspicem, Venerabiles Fratres, vobis populisque vestris Apostolicam benedictionem amantissime in Domino impertimus.

Datum Romae apud S. Petrum, die II februarii MCMIV, Pontificatus Nostri anno primo.

PIUS PP. X

*AAS, vol. XXXVI (1903-1904), pp. 449-462

Ad Diem Illum Laetissimum

informacje

PÌO X, Encíclica, «Ad Diem Illum Laetissimum», 2 de febrero de 1904
SOBRE LA DEVOCIÓN A LA SMA. VIRGEN
Venerables hermanos: Salud y bendición apostólica
Recuerdo de la declaración del dogma de la Inmaculada Concepción

El paso del tiempo, en el transcurso de unos meses, nos llevará a aquel día venturosísimo en el que, hace cincuenta años, Nuestro antecesor Pío IX, pontífice de santísima memoria, ceñido con una numerosísima corona de padres purpurados y obispos consagrados, con la autoridad del magisterio infalible, proclamó y promulgó como cosa revelada por Dios que la bienaventurada Virgen María estuvo inmune de toda mancha de pecado original desde el primer instante de su concepción. Nadie ignora con qué espíritu, con qué muestras de alegría y de agradecimiento públicos acogieron aquella promulgación los fieles de todo el mundo; verdaderamente nadie recuerda una adhesión semejante tanto a la augusta Madre de Dios como al Vicario de Jesucristo o que tuviera eco tan amplio o que haya sido recibida con unanimidad tan absoluta.
Demostraciones de piedad mariana
Y ahora, Venerables Hermanos, después de transcurrido medio siglo, la renovación del recuerdo de la Virgen Inmaculada, necesariamente hace que resuene en nuestras almas el eco de aquella alegría santa y que se repitan aquellos espectáculos famosos de antaño, expresiones de fe y de amor a la augusta Madre de Dios. Nos impulsa con ardor a alentar todo esto la piedad con la que Nos, durante toda nuestra vida, hemos tratado a la Santísima Virgen, por la gracia extraordinaria de su protección; esperamos con toda seguridad que así será, por el deseo de todos los católicos, que siempre están dispuestos a manifestar una y otra vez a la gran Madre de Dios sus testimonios de amor y de honra. Además tenemos que decir que este deseo Nuestro surge sobre todo de que, por una especie de moción oculta, Nos parece apreciar que están a punto de cumplirse aquellas esperanzas que impulsaron prudentemente a Nuestro antecesor Pío ya todos los obispos del mundo a proclamar solemnemente la concepción inmaculada de la Madre de Dios. La Virgen nos ayuda siempre
No son pocos los que se quejan de que hasta el día de hoy esas esperanzas no se han colmado y utilizan las palabras de Jeremías: Esperábamos la paz y no hubo bien alguno: el tiempo del consuelo y he aquí el temor[i]. Pero, ¿quién podría no entrañarse de esta clase de poca fe por parte de quienes no miran por dentro o
desde la perspectiva de la verdad las obras de Dios? Pues, ¿quién sería capaz de llevar la cuenta del número de los regalos ocultos de gracia que Dios ha volcado durante este tiempo sobre la Iglesia, por la intervención conciliadora de la Virgen? y si hay quienes pasan esto por alto, ¿qué decir del Concilio Vaticano, celebrado en momento tan acertado?; ¿qué del magisterio infalible de los Pontífices proclamado tan oportunamente, contra los errores que surjan en el futuro?; ¿qué, en fin, de la nueva e inaudita oleada de piedad que ya desde hace tiempo hace venir hasta el Vicario de Cristo, para hacerlo objeto de su piedad, a toda clase de fieles desde todas las latitudes? ¿Acaso no es de admirar la prudencia divina con que cada uno de Nuestros dos predecesores, Pío y León, sacaron adelante con gran santidad a la Iglesia en un tiempo lleno de tribulaciones, en un pontificado como nadie había tenido? Además, apenas Pío había proclamado que debía creerse con fe católica que María, desde su origen había desconocido el pecado, cuando en la ciudad de Lourdes comenzaron a tener lugar las maravillosas apariciones de la Virgen; a raíz de ellas, allí edificó en honor de María Inmaculada un grande y magnífico santuario; todos los prodigios que cada día se realizan allí, por la oración de la Madre de Dios, son argumentos contundentes para combatir la incredulidad de los hombres de hoy.
Testigos de tantos y tan grandes beneficios como Dios, mediante la imploración benigna de la Virgen, nos ha conferido en el transcurso de estos cincuenta años, ¿cómo no vamos a tener la esperanza de que nuestra salvación está más cercana que cuando creímos?; quizá más, porque por experiencia sabemos que es propio de la divina Providencia no distanciar demasiado los males peores de la liberación de los mismos. Está a punto de llegar su hora, y sus días no se harán esperar. Pues el Señor se compadecerá de Jacob escogerá todavía a Israel[ii]; para que la esperanza se siga manteniendo, dentro de poco clamaremos: Trituró el Señor el báculo de los impíos. Se apaciguó y enmudeció toda la tierra, se alegró y exultó[iii].
María es el camino más seguro hacia Jesús
La razón por la que el quincuagésimo aniversario de la proclamación de la inmaculada concepción de la Madre de Dios debe provocar un singular fervor en el pueblo cristiano, radica para Nos sobre todo en lo que ya Nos propusimos en la anterior carta encíclica: instaurar todas las cosas en Cristo. Pues ¿quién no ha experimentado que no hay un camino más seguro y más expedito para unir a todos con Cristo que el que pasa a través de María, y que por ese camino podemos lograr la perfecta adopción de hijos, hasta llegar a ser santos e inmaculados en la presencia de Dios? En efecto, si verdaderamente a María le fue dicho: Bienaventurada tú que has creído, porque se cumplirá todo lo que el Señor te ha dicho[iv], de manera que verdaderamente concibió y parió al Hijo de Dios; si realmente recibió en su vientre a aquel que es la Verdad por naturaleza, de manera que engendrado en un nuevo orden, con un nuevo nacimiento se hizo invisible en sus categorías, visible en las nuestras[v]; puesto que el Hijo de Dios hecho hombre es autor y consumador de nuestra fe, es de todo punto necesario reconocer
como partícipe y como guardiana de los divinos misterios a su Santísima Madre en la cual, como el fundamento más noble después de Cristo, se apoya el edificio de la fe de todos los siglos.
¿Es que acaso no habría podido Dios proporcionarnos al restaurador del género humano y al fundador de la fe por otro camino distinto de la Virgen? Sin embargo, puesto que pareció a la divina providencia oportuno que recibiéramos al Dios-Hombre a través de María, que lo engendró en su vientre fecundada por el Espíritu Santo, a nosotros no nos resta sino recibir a Cristo de manos de María. De ahí que claramente en las Sagradas Escrituras; cuantas veces se nos anuncia la gracia futura, se une al Salvador del mundo su Santísima Madre. Surgirá el cordero dominador de la tierra, pero de la piedra del desierto; surgirá una flor, pero de la raíz de Jesé. Adán atisbaba a María aplastando la cabeza de la serpiente y contuvo las lágrimas que le provocaba la maldición. En ella pensó Noé, recluido en el arca acogedora; Abraham cuando se le impidió la muerte de su hijo; Jacob cuando veía la escala y los ángeles que subían y bajaban por ella; Moisés admirado por la zarza que ardía y no se consumía; David cuando danzaba y cantaba mientras conducía el arca de Dios; Elías mientras miraba a la nubecilla que subía del mar. Por último -¿y para qué más?- encontramos en María, después de Cristo, el cumplimiento de la ley y la realización de los símbolos y de las profecías.
Pero nadie dudará que a través de la Virgen, y por ella en grado sumo, se nos da un camino para conocer a Cristo, simplemente con pensar que ella fue la única con la que Jesús, como conviene a un hijo con su madre, estuvo unido durante treinta años por una relación familiar y un trato íntimo. Los admirables misterios del nacimiento y la infancia de Cristo, y, sobre todo, el de la asunción de la naturaleza humana que es el inicio y el fundamento de la fe ¿a quién le fueron más patentes que a la Madre? La cual ciertamente, no sólo conservaba ponderándolos en su corazón los sucesos de Belén y los de Jerusalén en el templo del Señor, sino que, participando de las decisiones y los misteriosos designios de Cristo, debe decirse que vivió la misma vida que su Hijo. Así pues, nadie conoció a Cristo tan profundamente como Ella; nadie más apta que ella como guía y maestra para conocer a Cristo.
De aquí que, como ya hemos apuntado, nadie sea más eficaz para unir a los hombres con Cristo que esta Virgen. Pues si, según la palabra de Cristo, esta es la vida eterna: que te conozcan a ti, solo Dios verdadero y al que tú enviaste, Jesucristo[vi], una vez recibida por medio de María la noticia salvadora de Cristo, por María también logramos más fácilmente aquella vida cuya fuente e inicio es Cristo.
María Santísima es Madre nuestra
¡Cuántos dones excelsos y por cuántos motivos desea esta santísima Madre proporcionárnoslos, con tal que tengamos una pequeña esperanza, y cuán grandes logros seguirán a nuestra esperanza!
¿No es María Madre de Cristo? Por tanto, también es madre nuestra. Pues cada uno debe estar convencido de que Jesús, el Verbo que se hizo carne, es también el salvador del género humano. y en cuanto Dios-Hombre, fue dotado, como todos los hombres, de un cuerpo concreto; en cuanto restaurador de nuestro linaje, tiene un cuerpo espiritual, al que se llama místico, que es la sociedad de quienes creen en Cristo. Siendo muchos, somos un solo cuerpo en Cristo[vii]. Por consiguiente, la Virgen no concibió tan sólo al Hijo de Dios para que se hiciera hombre tomando de ella la naturaleza humana, sino también para que, a través de la naturaleza tomada de ella, se convirtiera en salvador de los mortales. Por eso el Ángel dijo a los pastores: Os ha nacido hoy el Salvador, que es el Señor Cristo[viii]. Por tanto en ese uno y mismo seno de su castísima Madre Cristo tomó carne y al mismo tiempo unió a esa carne su cuerpo espiritual compuesto efectivamente por todos aquellos que habían de creer en El. De manera que cuando María tenía en su vientre al Salvador puede decirse que gestaba también a todos aquellos cuya vida estaba contenida en la vida del Salvador. Así pues, todos cuantos estamos unidos con Cristo y los que, como dice el Apóstol, somos miembros de su cuerpo, partícipes de su carne y de sus huesos[ix], hemos salido del vientre de María, como partes del cuerpo que permanece unido a la cabeza. De donde, de un modo ciertamente espiritual y místico, también nosotros nos llamamos hijos de María y ella es la madre de todos nosotros. Madre en espíritu… pero evidentemente madre de los miembros de Cristo que somos nosotros[x]. En efecto, si la bienaventurada Virgen es al mismo tiempo Madre de Dios y de los hombres ¿quién es capaz de dudar de que ella procurará con todas sus fuerzas que Cristo, cabeza del cuerpo de la Iglesia[xi], infunda en nosotros, sus miembros, todos sus dones, y en primer lugar que le conozcamos y que vivamos por él?
María, corredentora
A todo esto hay que añadir, en alabanzas de la santísima Madre de Dios, no solamente el haber proporcionado, al Dios Unigénito que iba a nacer con miembros humanos, la materia de su carne[xiii] con la que se lograría una hostia admirable para la salvación de los hombres; sino también el papel de custodiar y alimentar esa hostia e incluso, en el momento oportuno, colocarla ante el ara. De ahí que nunca son separables el tenor de la vida y de los trabajos de la Madre y del Hijo, de manera que igualmente recaen en uno y otro las palabras del Profeta[xiv]: mi vida transcurrió en dolor y entre gemidos mis años. Efectivamente cuando llegó .la última hora del Hijo, estaba en pie junto a la cruz de Jesús, su Madre, no limitándose a contemplar el cruel espectáculo, sino gozándose de que su Unigénito se inmolara para la salvación del género humano, y tanto se compadeció que, si hubiera sido posible, ella misma habría soportado gustosísima todos .los tormentos que padeció su Hijo[xv].
Y por esta comunión de voluntad y de dolores entre María y Cristo, ella mereció convertirse con toda dignidad en reparadora del orbe perdido[xvi], y por tanto en dispensadora de todos los bienes que Jesús nos ganó con su muerte y con su sangre.
Cierto que no queremos negar que la erogación de estos bienes corresponde por exclusivo y propio derecho a Cristo; puesto que se nos han originado a partir de su muerte y El por su propio poder es el mediador entre Dios y los hombres. Sin embargo, por esa comunión, de la que ya hemos hablado, de dolores y bienes de la Madre con el Hijo, se le ha concedido a la Virgen augusta ser poderosísima mediadora y conciliadora de todo el orbe de la tierra ante su Hijo Unigénito[xvii]. Así pues, la fuente es Cristo y de su plenitud todos hemos recibido[xviii]; por quien el cuerpo, trabado y unido por todos los ligamentos que lo nutren… va obrando su crecimiento en orden a su conformación en la caridad[xix]. A su vez María, como señala Bernardo, es el acueducto[xx]; o también el cuello, a través del cual el cuerpo se une con la cabeza y la cabeza envía al cuerpo la fuerza y las ideas. Pues ella es el cuello de nuestra Cabeza, a través del cual se transmiten a su cuerpo místico todos los dones espirituales[xxi]. Así pues es evidente que lejos de nosotros está el atribuir ala Madre de Dios el poder de producir eficazmente la gracia sobrenatural, que es exclusivamente de Dios. Ella, sin embargo, al aventajar a todos en santidad y en unión con Cristo y al ser llamada por Cristo a la obra de la salvación de los hombres, nos merece de congruo, como se dice, lo que Cristo mereció de condigno y es Ella ministro principal en .la concesión de gracias. Cristo está sentado a la derecha de la majestad en los cielos[xxii]; María a su vez está como reina a su derecha, refugio segurísimo de todos los que están en peligro y fidelísima auxiliadora, de modo que nada hay que temer y por nada desesperar con ella como guía, bajo su auspicio, con ella como propiciadora y protectora[xxiii]. Con estos presupuestos, volvemos a nuestro propósito: ¿a quién le parecerá que no tenemos derecho a afirmar que María, que desde la casa de Nazaret hasta el lugar de la Calavera estuvo acompañando a Jesús, que conoció los secretos de su corazón como nadie y que administra los tesoros de sus méritos con derecho, por así decir, materno, es el mayor y el más seguro apoyo para conocer y amar a Cristo? Esto es comprobable por la dolorosa situación de quienes, engañados por el demonio o por doctrinas falsas, pretenden poder prescindir de la intercesión de la Virgen. ¡Desgraciados infelices! Traman prescindir de la Virgen para honrar a Cristo: e ignoran que no es posible encontrar al niño sino con María, su Madre.
La devoción a la Virgen nos tiene que acercar a la santidad
Siendo esto así, Venerables Hermanos, queremos detener nuestra mirada en las solemnidades que se preparan en todas partes en honor de Santa María, Inmaculada desde su origen. y ciertamente ningún honor es más deseado por María, ninguno más agradable que el que nosotros conozcamos bien a Jesús y le amemos. Haya por tanto celebraciones de los fieles en los templos, haya aparato de fiestas, haya regocijos en las ciudades; todos estos medios contribuyen no poco a encender la piedad. Pero si a ellos no se une la voluntad interior, tendremos simplemente formas que no serán más que un simulacro de religión. y al verlas, la Virgen, como
justa reprensión, empleará con nosotros las palabras de Cristo: Este pueblo me honra con los labios, pero su corazón está lejos de mí[xxiv].
En definitiva, es auténtica la piedad hacia la Madre de Dios cuando nace del alma; y en este punto no tiene valor ni utilidad alguna la acción corporal, si está separada de la actitud del espíritu. Actitud que necesariamente se refiere a la obediencia rendida a los mandamientos del Hijo divino de María. Pues si sólo es amor verdadero el que es capaz de unir las voluntades, es conveniente que nuestra voluntad y la de su santísima Madre se unan en el servicio a Cristo Señor. Lo que la Virgen prudentísima decía a los siervos en las bodas de Caná, eso mismo nos dice a nosotros: Haced lo que El os diga[xxv]. y lo que Cristo dice es: Si quieres entrar en la vida, guarda los mandamientos[xxvi].
Por eso, cada uno debe estar persuadido de que, si la piedad que declara hacia la Santísima Virgen no le aparta del pecado o no le estimula a la decisión de enmendar las malas costumbres, su piedad es artificial y falsa, por cuanto carece de su fruto propio y genuino.
Si alguno pareciera necesitar confirmación de todo esto, puede fácilmente encontrarla en el dogma de la Inmaculada Concepción de la Madre de Dios. Pues, dejando a un lado la tradición católica, que es fuente de verdad como la Sagrada Escritura, ¿de dónde surge la persuasión de que la Inmaculada Concepción de la Virgen estaba tan de acuerdo con el sentido cristiano que podía tenerse como depositada e innata en las almas de los fieles? Rechazamos -así explicó brillantemente Dionisio el Cartujano las causas de esta persuasión-, rechazamos creer que la mujer que había de pisar la cabeza de la serpiente, haya sido pisada por ella en algún momento y que la Madre del Señor haya sido hija del diablo[xxvii]. Es evidente que no podía caber en la mente del pueblo cristiano que la carne de Cristo, santa, impoluta e inocente hubiera sido oscurecida en el vientre de la Virgen por una carne en la que, ni por un instante, hubiera estado introducido el pecado. Y esto ¿por qué, sino porque el pecado y Dios están separados por una oposición infinita? De ahí que con razón por todas partes los pueblos católicos han estado siempre persuadidos de que el Hijo de Dios, con vistas a que, asumiendo la naturaleza humana, nos iba a lavar de nuestros pecados con su sangre, por singular gracia y privilegio, preservó inmune a su Madre la Virgen de toda mancha de pecado original, ya desde el primer instante de su concepción. y Dios aborrece tanto cualquier pecado, que no sólo no consintió que la futura Madre de su Hijo experimentara ninguna mancha recibida por propia voluntad; sino que, por privilegio singularísimo, atendiendo a los méritos de Cristo, incluso la libró de la mancha con la que estamos marcados, como por una mala herencia, todos los hijos de Adán. ¿Quién puede dudar de que el primer deber que se propone a quien pretende obsequiar a María es la enmienda de sus costumbres viciosas y corrompidas, y el dominio de los deseos que impulsan a lo prohibido?
Imitar a María
Y, por otra parte, si uno quiere -nadie debe dejar de quererlo- que su piedad a la Virgen sea justa y consecuente, es necesario avanzar más y procurar con esfuerzo imitar su ejemplo.
Es ley divina que quienes desean lograr la eterna bienaventuranza experimenten en sí mismos, por imitación de Cristo, Su paciencia y Su santidad. Porque a los que de antes conoció, a esos los predestinó a ser conformes con la imagen de su Hijo, para que éste sea el primogénito entre muchos hermanos[xxviii]. Pero puesto que nuestra debilidad es tal que fácilmente nos asustamos ante la grandeza de tan gran modelo, el poder providente de Dios nos ha propuesto otro modelo que, estando todo lo cercano a Cristo que permite la naturaleza humana, se adapta con más propiedad a nuestra limitación. Y ese modelo no es otro que la Madre de Dios. María fue tal -dice a este respecto San Ambrosio- que su vida es modelo para todos. De lo cual él mismo deduce correctamente: Así pues, sea para vosotros la vida de María como el modelo de la virginidad. En ella, como en un espejo, resplandece la imagen de la castidad y el modelo de la virtud[xxix].
La fe, la esperanza y la caridad de la Santísima Virgen
Y aunque es conveniente que los hijos no pasen por alto nada digno de alabanza de su santísima Madre sin imitarlo, deseamos que los fieles imiten sobre todas, aquellas virtudes Suyas que son las principales y como los nervios y las articulaciones de la sabiduría cristiana: nos referimos a la fe, a la esperanza y a la caridad con Dios y con los hombres. Aunque ningún instante de la vida de la Virgen careció del resplandor de estas virtudes, sin embargo sobresalieron en ese momento en que estuvo presente a la muerte de su Hijo.
Jesús es. conducido a la cruz y se le reprocha entre maldiciones que se ha hecho Hijo de Dios[xxx]. Pero ella reconoce y rinde culto constantemente en El a la divinidad. Deposita en el sepulcro al cuerpo muerto y sin embargo no duda de que resucitará. La caridad inconmovible con la que vibra respecto a Díos la convierte en partícipe y compañera de los padecimientos de Cristo. Y con él, como olvidada de su dolor, pide perdón para sus verdugos, aunque éstos obstinadamente exclaman: Caiga su sangre sobre nosotros y sobre nuestros hijos[xxxi].
Mas, para que no parezca que hemos dejado el análisis de la concepción inmaculada de la Virgen, que es la razón de Nuestra carta, ¡qué gran ayuda y qué apropiada la de este dogma para mantener y cultivar fielmente estas mismas virtudes!
Nuestra fe
Efectivamente, ¿qué fundamentos a la fe ponen estos osados que esparcen tantos errores por doquier, con los que la fe misma queda vacilante en muchos? Niegan en primer lugar que el hombre haya caído en pecado y que en algún tiempo haya permanecido derrocado de su situación. De ahí que interpreten el pecado original y los males que de él surgieron como una ficción mentirosa; para ellos la humanidad está corrompida en su origen y toda la naturaleza humana está viciada; así es como se introdujo el mal entre los mortales y fue impuesta la necesidad de una
reparación. Con estos presupuestos, es fácil imaginar que no hay ningún lugar para Cristo ni para la Iglesia ni para la gracia ni para ningún orden que trascienda a la naturaleza; con una sola palabra se desploma radicalmente todo el edificio de la fe.
Pero si las gentes creen y confiesan que la Virgen María, desde el primer momento de su concepción, estuvo inmune de todo pecado, entonces también es necesario que admitan el pecado original, la reparación de la humanidad por medio de Cristo, el evangelio, la Iglesia, en fin la misma ley de la reparación. Con todo ello desaparece y se corta de raíz cualquier tipo de racionalismo y de materialismo y se mantiene intacta la sabiduría cristiana en la custodia y defensa de la verdad.
A esto se añade la actividad común a todos los enemigos de la fe, sobre todo en este momento, para desarraigar más fácilmente la fe de las almas: rechazan, y proclaman que debe rechazarse, la obediencia reverente a la autoridad no sólo de la Iglesia sino de cualquier poder civil. De aquí surge el anarquismo: nada más funesto y más nocivo tanto para el orden natural como para el sobrenatural. Por supuesto este azote, funestísimo tanto para la sociedad civil como para la cristiandad, también destruye el dogma de la Inmaculada Concepción de la Madre de Dios; porque con él nos obligamos a atribuir a la Iglesia tal poder que es necesario someterle no solamente la voluntad, sino también la inteligencia; así, por esta sujeción de la razón el pueblo cristiano canta a la Madre de Dios: Toda hermosa eres Marta y no hay en ti pecado original[xxxii]. Y así se logra el que la Iglesia diga merecidamente a la Virgen soberana que ella sola hizo desaparecer todas las herejíqs del mundo universo.
Nuestra esperanza
Y si la fe, como dice el Apóstol, no es otra cosa que la garantía de lo que se espera[xxxiii], cualquiera comprenderá fácilmente que con la concepción inmaculada de la Virgen se confirma la fe y al mismo tiempo se alienta nuestra esperanza. y esto sobre todo porque la Virgen desconoció el pecado original, en virtud de que iba a ser Madre de Cristo; y fue Madre de Cristo para devolvernos la esperanza de los bienes eternos.
Nuestra caridad
Dejando aun lado ahora el amor a Dios, ¿quién, con la contemplación de la Virgen Inmaculada, no se siente movido a observar fielmente el precepto que Jesús hizo suyo por antonomasia: que nos amemos unos a otros como él nos amó?
Una señal grande, así describe el. apóstol Juan la visión que le fue enviada por Dios, una señal grande apareció en el cielo: una mujer vestida de sol, con la luna debajo de sus pies, y sobre la cabeza una corona de doce estrellas[xxxiv]. Nadie ignora que aquella mujer simbolizaba a la Virgen María que, sin dejar de serlo, dio a luz nuestra cabeza. y sigue el Apóstol: y estando encinta, gritaba con los dolores del parto y las ansias de parir[xxxv]. Así pues, Juan vio a la Santísima Madre de Dios gozando ya de la eterna bienaventuranza y sin embargo con las ansias de un misterioso parto. ¿De qué parto? Sin duda del nuestro, porque nosotros, detenidos todavía en el destierro, tenemos que ser aún engendrados a la perfecta caridad de
Dios y la felicidad eterna. Los trabajos de la parturienta indican interés y amor; con ellos la Virgen, desde su trono celestial, vigila y procura con su asidua oración que se engrose el número de los elegidos.
Deseamos ardientemente que todos cuantos se llaman cristianos se esfuercen por lograr esta misma caridad, sobre todo aprovechando de estas solemnes celebraciones de la inmaculada concepción de la Madre de Dios. ¡Con qué acritud, con qué violencia se combate a Cristo ya la santísima religión por El fundada! Se está poniendo a muchos en peligro de que se aparten de la fe, arrastrados por errores que les engañan: Así pues, quien piensa que se mantiene en pie, mire no caiga[xxxvi]. y al mismo tiempo pidan todos a Dios con ruegos y peticiones humildes que, por la intercesión de la Madre, vuelvan los que se han apartado de la verdad. Sabemos por experiencia que tal oración, nacida de la caridad y apoyada por la imploración a la Virgen santa, nunca ha sido inútil. Ciertamente en ningún momento, ni siquiera en el futuro, se dejará de atacar a la Iglesia: pues es preciso que haya escisiones a fin de que se destaquen los de probada virtud entre vosotros[xxxvii]. Pero nunca dejará la Virgen en persona de asistir a nuestros problemas, por difíciles que sean, y de proseguir la lucha que comenzó a mantener ya desde su concepción, de manera que se pueda repetir cada día: Hoy ella ha pisado la cabeza de la serpiente antigua[xxxviii].
Concesión solemne del jubileo
Para que los bienes de las gracias celestiales, más abundantes que de ordinario, nos ayuden a unir la imitación de la santísima Virgen con los honores que le tributaremos con mayor generosidad a lo largo de todo este año; y para lograr así más fácilmente el propósito de instaurar todas las cosas en Cristo, siguiendo el ejemplo de nuestros Antecesores al comienzo de sus Pontificados, hemos decidido impartir al orbe católico una indulgencia extraordinaria, a modo de Jubileo.
Por lo cual, confiando en la misericordia de Dios omnipotente y en la autoridad de los Santos Apóstoles Pedro y Pablo, por la potestad de atar y desatar que a Nos, aunque indignos, nos ha conferido el Señor, concedemos e impartimos indulgencia plenísima de todos los pecados: a todos y cada uno de los fieles cristianos de uno y otro sexo que viven en esta Nuestra ciudad o vengan a ella y que visiten por tres veces una de las cuatro basílicas patriárcales desde el Primer Domingo de Cuaresma, es decir desde el día 21 de febrero hasta el día 2 de junio inclusive, solemnidad del Santísimo Corpus Christi, con tal que allí durante un rato dirijan su piadosa oración a Dios según nuestra mente por la libertad y exaltación de la Iglesia católica y de esta Sede Apostólica, por la extirpación de las herejías y la conversión de todos los equivocados, por la concordia de los Príncipes cristianos y por la paz y la unidad de todo el pueblo fiel; y que, por una vez, dentro del tiempo antedicho, ayunen, utilizando sólo los alimentos apropiados, fuera de los días no comprendidos en el indulto de la Cuaresma; y que una vez confesados sus pecados, reciban el santísimo sacramento de la Eucaristía. Lo mismo concedemos a todos los que viven en cualquier parte, fuera de la citada Urbe, y visiten por tres veces la Iglesia Catedral, si allí existe, la parroquial o, si falta la parroquial, la iglesia
principal dentro del plazo antedicho o en el plazo de tres meses -aunque no sean seguidos- a designar por el criterio de los ordinarios teniendo en cuenta la comodidad de los fieles y siempre antes del ocho de diciembre, con tal de que cumplan con devoción los requisitos antes enumerados. Admitimos además que esta indulgencia, que debe lucrarse solamente una vez, pueda aplicarse a modo de sufragio y sea válida para las almas que unidas a Dios por la caridad salgan de esta vida.
Concedemos también que puedan conseguir la misma indulgencia los navegantes y los viajeros en cuanto lleguen a sus domicilios siempre que cumplan las obras arriba citadas.
Y damos potestad a los confesores aprobados de hecho por los propios Ordinarios para que puedan conmutar las antedichas obras por Nos prescritas por otras obras piadosas a los Regulares de uno y otro sexo y a todos aquellos otros que no puedan ponerlas en práctica, también con la facultad de dispensar de la comunión a los niños que todavía no hayan sido admitidos a recibirla.
Además concedemos a todos y cada uno de los fieles cristianos, tanto laicos como eclesiásticos seculares o regulares de cualquier orden o instituto, aunque deba ser nombrado de un modo especial, licencia y facultad para que a este efecto puedan escoger a cualquier presbítero tanto regular como secular de entre los aprobados de hecho (de esta facultad también pueden hacer uso de las monjas novicias y otras mujeres que vivan dentro del claustro, con tal que el confesor esté aprobado para las monjas) para que los pueda absolver -a todos aquellos o aquellas que en el infradicho espacio de tiempo se acerquen a confesarse con él con intención de conseguir el presente Jubileo y de cumplir con todas las demás obras necesarias para lucrarlo, por esa sola vez y en el fuero de la conciencia-, de las sentencias eclesiásticas o censuras a iure o ab homine, latae o ya infligidas por cualquier causa. También de las reservadas a los Ordinarios de los lugares y a Nos o a la Sede Apostólica y de las reservadas a cualquiera, también las reservadas de especial modo al Sumo Pontífice y a la Sede Apostólica y de todos los pecados y excesos, incluso los reservados a los mismos Ordinarios a Nos y a la Sede Apostólica, después de imponer una penitencia saludable y las demás medidas de derecho y, si se trata de una herejía, después de la abjuración y de la retractación de los errores, como es de derecho. Asimismo podrá conmutar cualquier tipo de votos, incluso los hechos con juramento y reservados a la Sede Apostólica -excepto los de castidad, religión y obligación que haya sido aceptada por un tercero- por otras obras piadosas y saludables. y podrá del mismo modo dispensar, cuando se trate de penitentes constituidos en las órdenes sagradas, incluso regulares, de irregularidad oculta para el ejercicio de esas órdenes o para la consecución de órdenes superiores, solamente cuando esté contraída por violación de censuras.
No pretendemos por la presente dispensar de cualquier otra irregularidad por delito o por defecto, pública u oculta o de otra incapacidad o inhabilidad, cualquiera que haya sido el modo de contraerla; ni tampoco derogar la constitución y subsiguientes declaraciones publicadas por Benedicto XIV y que empieza:
Sacramentum poenitentiae. Ni, por último, puede ni debe esta carta favorecer en modo alguno a aquellos que nominalmente por Nos y la Sede Apostólica o por algún Prelado, o por un Juez eclesiástico hayan sido excomulgados, suspendidos, declarados en entredicho o hayan caído en otras sentencias o censuras o hayan sido denunciados, a no ser que hayan satisfecho dentro del tiempo fijado y, cuando sea preciso, se hayan puesto de acuerdo con la otra parte.
A todo esto Nos es grato añadir que deseamos y concedemos que permanezca, también en este tiempo de Jubileo, íntegro para cualquiera el privilegio de lucrar todas las indulgencias, sin exceptuar las plenarias, que han sido concedidas por Nos o por Nuestros Antecesores.
Imploramos de nuevo la intercesión de la Virgen Inmaculada
Ponemos fin a esta carta, Venerables Hermanos, expresando de nuevo una gran esperanza, que efectivamente nos impulsa: ojalá por la concesión de este medio extraordinario del Jubileo, bajo los auspicios de la Virgen Inmaculada, muchos de los que desgraciadamente están separados de Jesucristo vuelvan a El, y florezca de nuevo en el pueblo cristiano el amor a las virtudes y el gusto por la piedad. Hace cincuenta años, cuando nuestro antecesor Pío declaró que la fe católica debía mantener que la bienaventurada Madre de Cristo había desconocido el pecado desde su origen, pareció, como ya hemos dicho, que una gran cantidad de gracias celestiales se derramó sobre la tierra. Y, una vez robustecida la esperanza en la Virgen Madre de Dios, por todas partes se produjo un gran acercamiento a la vieja religiosidad de las naciones. ¿Qué impide pues el que esperemos cosas más grandes para el futuro? Es claro que hemos llegado a un momento funesto, de modo que con razón podríamos quejarnos con las palabras del profeta: Porque no hay en la tierra verdad, ni misericordia ni conocimiento de Dios. Han inundado la tierra el perjurio, la mentira, el homicidio, el hurto y el adulterio[xxxix]. Sin embargo, en medio de este diluvio de males, como un arco iris, se presenta a nuestros ojos la Virgen clementísima, como un árbitro para firmar la paz entre Dios y los hombres. Pondré un arco en las nubes para señal de mi pacto con la tierra[xl]. Aunque se recrudezca la tempestad y la negra noche se enseñoree del cielo, nadie se desconcierte. A la vista de María, Dios se aplacará y perdonará. Estará el arco en las nubes y yo le veré y me acordaré de mi pacto eterno[xli]. y no volverán más las aguas del diluvio a destruir toda la tierra[xlii]. Si, como es justo, confiamos en María, sobre todo ahora que vamos a celebrar con mayor interés su concepción inmaculada, entonces sentiremos también que ella es Virgen poderosísima que aplastó con pie virginal la cabeza de la serpiente[xliii].
Como prenda de estos bienes, Venerables Hermanos, con todo cariño impartimos en el Señor la bendición Apostólica a vosotros ya vuestros pueblos.
Dado en Roma junto a San Pedro, el día 2 de febrero de 1904, primer año de Nuestro Pontificado.

PÍO PAPA X

[i]Jer. 8, 15.
[ii] Is. 14, 1.
[iii] Is. 14, 1 y 7
[iv] Lc. 1, 45.
[v] San León Magno, Serm. 2 de Nativ. Domini. c. 2.
[vi] Jn., 17, 3.
[vii] Rom. 12, 5.
[viii] Lc. 2, 11.
[ix] Efes. 5, 30
[x] San Agustín, de S. Virginitate, c. 6
[xi] Col. 1, 18.
[xii] 1 Jn. 4, 9.
[xiii] San Beda, L. 4, in Luc. XI.
[xiv] Salm. 30, 11.
[xv] San Buenaventura, I Sant. d. 48, ad Litt. dub. 4.
[xvi] Eadmerio, De Excelentia Virg. Mariae, c. 9
[xvii] Pío IX, Bula Ineffabilis.
[xviii] Jn. 1, 16
[xix] Efes. 4, 16.
[xx] Serm de temp., in Nativ. B. V. de Aquaeductu. n. 4.
[xxi] San Bernardino. Quadrag. de Evangelio aeterno, Serm. X, a. 3, c. 3..
[xxii] Hebr. 1, 3.
[xxiii] Pío IX, Bula Ineffabilis.
[xxiv] Mt. 15, 8.
[xxv] Jn. 2, 5.
[xxvi] Mt. 19, 17.
[xxvii] 5 Sent. d. 3, q. 1.
[xxviii] Rom. 8, 29.
[xxix] De Virginib., 1. 2, c. 2.
[xxx] Jn. 19, 7.
[xxxi] Mt. 27, 25.
[xxxii] Gradual de la Misa de la Inmaculada
[xxxiii] Hebr. 11, 1.
[xxxiv] Apoc. 12, 1.
[xxxv] Apoc. 12, 2.
[xxxvi] 1 Cor. 10, 12.
[xxxvii] 1 Cor. 11, 19.
[xxxviii] Oficio de la Inmaculada, ad Magnificat.
[xxxix] Os. 4, 1 y 2.
[xl] Gen. 9, 13.
[xli] Gen. 9, 16.
[xlii] Gen. 9, 15.
[xliii] Oficio de la Inmaculada.

Ad diem illum laetissimum

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San Pio X
Ad diem illum laetissimum

Per celebrare il cinquantenario del dogma della Immacolata Concezione 1

Il Corso del tempo ci condurrà tra pochi mesi al giorno d’incomparabile letizia allorché, cinquant’anni or sono, circondato da una magnifica corona di Cardinali e di Vescovi, il Nostro Predecessore Pio IX, Pontefice di santa memoria, dichiarò e proclamò quale rivelazione divina per l’autorità del magistero apostolico, che Maria è stata, fin dal primo istante della Sua concezione, totalmente immune dal peccato originale. Proclamazione che nessuno ignora essere stata accolta da tutti i fedeli dell’universo con tale gioia e entusiasmo quale non si ebbe mai a memoria d’uomo e con manifestazione di fede, sia nei riguardi dell’Augusta Madre di Dio, sia per il Vicario di Gesù Cristo, così grandiosa e così unanime.

Oggi, Venerabili Fratelli, benché alla distanza di mezzo secolo, non possiamo sperare che il rinnovato ricordo della Vergine Immacolata provochi nelle nostre anime come una eco di quelle sante letizie e rinnovelli gli spettacoli magnifici di fede e d’amore verso l’Augusta Madre di Dio, spettacoli che si videro in questo passato già lontano? Ciò che Ce lo farebbe desiderare ardentemente è un sentimento, che Noi abbiamo sempre nutrito nel Nostro cuore, di devozione verso la Beata Vergine ed insieme di gratitudine profonda per i suoi benefizi.

Ciò che d’altra parte Ce ne darebbe la certezza è lo zelo dei cattolici, sempre vigile e sempre pronto e preparato ad ogni testimonianza d’amore da rendersi alla Grande Madre di Dio; e non vogliamo dissimulare che un’altra cosa ravviva grandemente questo Nostro desiderio: è che Ci sembra, se dobbiamo credere a un segreto Nostro istinto, che vi possiamo promettere il prossimo avverarsi di alte speranze nelle quali fu concepita, dal Nostro Predecessore Pio IX e da tutto l’episcopato, la definizione solenne del dogma dell’Immacolata Concezione. Queste speranze invero vi sono pochi che non si dolgano di non averle viste avverarsi e che non invochino le parole di Geremia: “Noi abbiamo atteso la pace e questo bene non è venuto; il tempo della guarigione ed ecco il terrore“. Ma non bisogna tacciare di poca fede gli uomini che trascurano di approfondire o di considerare sotto la loro vera luce le opere di Dio? Chi potrebbe infatti contare, chi valutare i tesori segreti di grazia che durante tutto questo tempo Iddio ha versato nella sua Chiesa per la preghiera della Vergine? E, lasciando a parte ciò, che dire del Concilio Vaticano così ammirabile di opportunità e della definizione dell’infallibilità Pontificia, formulata cosi a buon punto di fronte agli errori che stavano per sorgere? E di questo slancio di pietà che, cosa nuova e inaudita, ha fatto affluire da tanto tempo ai piedi del Vicario di Cristo, per venerarlo al suo cospetto, i fedeli di ogni lingua e di ogni parte? E non è un mirabile effetto della Divina Provvidenza, che i Nostri due Predecessori, Pio IX e Leone XIII, abbiano potuto in tempi così torbidi governare santamente la Chiesa, per un periodo così lungo quale prima non era stato concesso ad altro Pontificato? Al che bisogna aggiungere che non appena Pio IX aveva affermato la fede cattolica nella Concezione senza macchia della Madre di Dio, nella città di Lourdes si iniziavano le meravigliose manifestazioni della Vergine che furono l’origine dei templi elevati in onore dell’Immacolata Madre di Dio, opere di alta magnificenza e d’immenso lavoro, nei quali prodigi quotidiani, dovuti alla Sua intercessione, forniscono splendidi argomenti per combattere l’attuale incredulità umana. Tanti e così insigni benefizi accordati da Dio per le pietose sollecitazioni della Benigna Vergine durante i cinquant’anni che stanno per compiersi, non debbono farci sperare la salute per un tempo più vicino di quanto non abbiamo creduto? Così che, come ce l’insegna una legge della Provvidenza Divina, gli estremi mali non sono mai lontani dalla prossima liberazione: “Il suo tempo è vicino e i suoi giorni non sono lontani. Poiché il Signore prenderà Giacobbe sotto la sua pietà e avrà ancora il suo eletto in Israele“. È dunque completa fiducia che li sostiene di poter dire fra poco: “Il Signore ha infranto le verghe degli empi. La terra è nella pace e nel silenzio, essa si allieta ed esulta“.

Ma se il cinquantesimo anniversario dell’atto Pontificio per il quale fu dichiarata senza macchia la Concezione di Maria, deve provocare nel seno del popolo cristiano ardente entusiasmo, la ragione è soprattutto nella necessità che abbiamo esposta nella Nostra precedente Enciclica. Noi vogliamo dire di “tutto restaurare in Gesù Cristo“. Poiché chi non accetta che non vi è strada più sicura né più facile se non quella di Maria, per la quale gli uomini possono arrivare fino a Cristo e ottenere mediante Gesù Cristo questa perfetta adozione filiale che rende santi e senza macchia allo sguardo di Dio?

Certo, se è stato detto veramente alla Vergine: “O Beata che avete, creduto, perché le cose che Vi sono state dette dal Signore si avvereranno“, e cioè che Ella concepirebbe e darebbe alla luce il Figlio di Dio; se, conseguentemente, Ella ha accolto nel suo seno Colui che per natura è verità, di modo che “generato in un ordine nuovo… invisibile in sé, si rese visibile a noi“; dal momento che il Figlio di Dio è l’Autore e il Consumatore della nostra fede, è necessario che la Madre sia conosciuta come partecipante dei Divini Misteri e in qualche modo la loro custode e che su di Lei, come sul più nobile fondamento, dopo Gesù Cristo, riposi la fede di tutti i secoli. Come potrebbe essere altrimenti? Dio non avrebbe potuto per altra via mandarci il riparatore dell’umanità e il fondatore della fede? Ma dato che è piaciuto all’eterna Provvidenza del Signore che l’Uomo-Dio ci sia stato dato per il tramite di Maria e poiché questa avendolo ricevuto dalla feconda virtù dello Spirito Santo l’ha portato realmente nel suo seno, non ci rimane che ricevere Gesù dalle mani di Maria. Così noi vediamo nelle Sante Scritture, ovunque ci è profetizzata la grazia che deve giungere, dovunque o quasi il Salvatore degli Uomini vi appare insieme alla Sua Santissima Madre. Uscirà l’Agnello dominatore della terra, ma dalla pietra del deserto; il fiore crescerà, ma dalla radice di Jesse 2. Adamo trattiene le lacrime che la maledizione strappava al suo cuore, quando vede Maria nel futuro schiacciare la testa del serpente; Maria è oggetto del pensiero di Noè chiuso nell’arca liberatrice; di Abramo arrestato nel momento di immolare suo figlio; di Giacobbe quando vede la scala dove salgono e scendono gli angeli; di Mosè in ammirazione davanti al cespuglio che arde senza consumarsi; di Davide cantando e danzando nel ricondurre l’Arca Santa; di Elia vedendo la piccola nube che sale dal mare. E senza aggiungere altro, noi troviamo sempre Maria dopo Cristo nella legge, nella verità delle immagini e delle profezie 3. Che appartenga alla Vergine, a Lei soprattutto, di condurci alla conoscenza di Cristo, non si può dubitare, se si considera fra l’altro che Ella sola al mondo ha avuto con Lui, come si conviene una madre col figlio, una comunità di vita di oltre trent’anni. I mirabili misteri della nascita e dell’infanzia di Cristo, e quelli che si collegano alla Sua assunzione dell’umana natura, principio e fondamento della Nostra Fede, a chi possono essere stati rivelati meglio che alla Madre? “Ella conservava e riviveva nel suo cuore” ciò che aveva visto fare da Lui a Betlemme, ciò che Ella aveva visto a Gerusalemme nel Tempio; non solo ma, iniziata al Suo pensiero e ai Suoi segreti progetti, Ella ha vissuto la vita stessa del Suo Figlio. No, nessuno al mondo quanto Lei ha conosciuto a fondo Gesù; nessuno è miglior maestro e miglior guida per far conoscere Cristo.

Di conseguenza, come abbiamo già accennato, nessuno è più efficace della Vergine per unire gli uomini a Gesù. Se, infatti, secondo la dottrina del Divino Maestro: “La vita eterna consiste nel conoscere Te che sei l’unico, il vero Dio e Colui che hai inviato, Gesù Cristo“, come noi giungiamo attraverso Maria a conoscere Gesù Cristo, cosi pure attraverso Lei ci è più facile ottenere quella vita di cui Egli è il principio e la fonte.

E ora, se consideriamo un momento quante e urgenti ragioni vi siano perché la Madre Santissima sia con noi generosa di quei tesori, quanto aumenteranno le nostre speranze!

Non è Maria la Madre di Dio? Dunque è anche nostra Madre 4. Poiché ciascuno deve avere la ferma convinzione che Gesù, Verbo incarnato, è anche il Salvatore del genere umano. Ora, in quanto Dio Uomo, Egli ha un corpo come gli altri uomini: in quanto Redentore della nostra razza, ha un Corpo spirituale o, come si dice, mistico, il quale non è altro che la società dei cristiani legati a Lui dalla fede. “Numerosi come siamo, formiamo un solo corpo in Gesù Cristo“. La Vergine non ha concepito il Figlio di Dio soltanto perché ricevendo da Lei natura umana divenisse uomo; ma anche affinché diventasse il Salvatore degli uomini appunto per mezzo di quella natura che aveva ricevuto da Lei. Questa è la spiegazione delle parole degli angeli ai pastori: “Oggi è nato a voi il Salvatore, Cristo Signore“.

Così, nel casto grembo della Vergine dove ha preso la carne mortale, Gesù ha preso anche il Corpo spirituale, formato da tutti coloro “che erano destinati a credere in Lui“: e si può dire che Maria, portando in seno Gesù, vi portava anche tutti coloro la vita dei quali era contenuta nella vita del Salvatore.

Dunque, tutti noi che uniti a Cristo siamo, come dice l’Apostolo: “le membra del suo corpo formate dalla sua carne e dalle sue ossa“, dobbiamo considerarci usciti dal grembo della Vergine come un corpo attaccato alla sua testa.

Per questo in verità noi siamo chiamati, in un senso spirituale e tutto mistico, i figli di Maria ed Ella, per parte Sua, è madre di noi tutti. “Madre secondo lo spirito, ma non per questo meno madre delle membra di Gesù Cristo che siamo noi“.

Se dunque la Beatissima Vergine è nello stesso tempo madre di Dio e degli uomini, chi può dubitare che Ella non impiegherà tutte le Sue forze presso Suo Figlio, “testa del Corpo della Chiesa“, perché Egli diffonda su di noi che ne siamo le membra i doni della Sua grazia, soprattutto quello di conoscerlo e di “vivere per Lui“? Ma la Vergine non ha soltanto la lode di aver fornito “la materia della Sua carne al Figlio unico di Dio che doveva nascere con membra umane” e di aver così preparato una vittima per la salvezza degli uomini; Ella dovette anche custodirla, quella vittima, nutrirla e presentarla nel giorno stabilito all’altare. Così vi fu tra Maria e Gesù una continua comunione di vita e di sofferenza, di modo che si può applicare tanto all’uno che all’altra la sentenza del profeta: “La mia vita si è consumata nel dolore, i miei anni sono trascorsi nei lamenti“. E quando venne per Gesù l’ultima ora e “Sua Madre stava presso la Croce“, oppressa dal tragico spettacolo e nello stesso tempo felice “perché Suo Figlio si immolava per la salvezza del genere umano e d’altronde Ella partecipava talmente ai Suoi dolori, che Le sarebbe sembrato infinitamente preferibile prendere su di sé tutti i tormenti del Figlio, se fosse stato possibile“.

La conseguenza di questa comunione di sèntimenti e di sofferenze fra Maria e Gesù è che Maria “divenne legittimamente degna di riparare l’umana rovina” e perciò di dispensare tutti i tesori che Gesù procurò a noi con la Sua morte e il Suo sangue. Certo, solo Gesù Cristo ha il diritto proprio e particolare di dispensare quei tesori che sono il frutto esclusivo della Sua morte, essendo egli per Sua natura il mediatore fra Dio e gli uomini. Tuttavia, per quella comunione di dolori e d’angoscie, già menzionata tra la Madre e il Figlio, è stato concesso all’Augusta Vergine di essere “presso il Suo unico Figlio la potentissima mediatrice 5 e conciliatrice del mondo intiero“. La fonte è dunque Gesù Cristo e “noi tutti abbiamo derivato qualcosa dalla Sua pienezza; da Lui tutto il corpo reso compatto in tutte le giunture dalla comunicazione prende gli incrementi propri del corpo ed è edificato nella carità“. Ma Maria, come osserva giustamente San Bernardo, è l’”acquedotto“, o anche quella parte per cui il capo si congiunge col corpo e gli trasmette forza e efficacia; in una parola, il collo. Dice San Bernardino da Siena 6: “Ella è il collo del nostro capo, per mezzo del quale esso comunica al suo corpo mistico tutti i doni spirituali“. È dunque evidente che noi dobbiamo attribuire alla Madre di Dio una virtù produttrice di grazie: quella virtù che è solo di Dio. Tuttavia, poiché Maria supera tutti nella santità e nell’unione con Gesù Cristo ed è stata associata da Gesù Cristo nell’opera di redenzione, Ella ci procura de congruo, come dicono i teologi, ciò che Gesù Cristo ci ha procurato de condigno ed è la suprema dispensatrice di grazie. Gesù “siede alla destra della Maestà Divina nell’altezza dei Cieli“; Maria siede regina alla destra di Suo Figlio, “rifugio cosi sicuro e ausilio cosi fedele in tutti i pericoli, che non si deve temere nulla né disperare sotto la sua guida, i suoi auspici, la sua protezione e la sua benevolenza“.

Dati questi principi, e per tornare al Nostro proposito, chi non riconoscerà che giustamente Noi abbiamo affermato che Maria, assidua compagna di Gesù dalla casa di Nazareth fino al luogo del Calvario, iniziata più di chiunque altro ai segreti del suo cuore, dispensatrice per diritto di madre dei tesori dei suoi meriti, è per tutte queste cause l’aiuto più sicuro ed efficace per arrivare alla conoscenza e all’amore di Gesù Cristo? Una prova troppo evidente ce ne dànno, ahimè, con la loro condotta, quegli uomini che, sedotti dagli artifici del demonio o ingannati da false dottrine, credono di poter fare a meno del soccorso della Vergine. Disgraziati che trascurano Maria col pretesto di rendere onore a Gesù! Non sanno che non si può “trovare il Figlio se non con sua Madre“.

Stando così le cose, o Venerabili Fratelli, Noi vogliamo che mirino a questo scopo tutte le solennità che si preparano per ogni dove in onore della Santa e Immacolata Concezione di Maria. Nessun omaggio infatti Le è più gradito e più dolce che la nostra conoscenza e il nostro vero amore di Gesù Cristo. Folle di fedeli riempiano dunque le Chiese, si celebrino feste solenni, vi sia gioia nelle città: queste cose sono molto efficaci per ravvivare la fede. Ma se non si aggiungono a queste cose i sentimenti del cuore, non vi sarà che pura forma e semplice apparenza di devozione. A questo spettacolo la Vergine, usando le parole di Gesù Cristo, cosi giustamente ci rimprovererà: “Questa gente mi onora con le labbra, ma il suo cuore è lontano da me“.

Poiché, infine, è efficace il culto della madre di Dio che viene spontaneo dal cuore, gli atti del corpo non hanno in questo caso né utilità né valore, se sono separati dagli impulsi dell’animo. E questi impulsi debbono essere diretti a quest’unico oggetto: che noi osserviamo pienamente ciò che comanda il Divino Figlio di Maria. Infatti, se il vero amore è soltanto quello che ha la virtù di unire le volontà, necessariamente noi dobbiamo avere la stessa volontà di Maria, cioè di servire Gesù Cristo Nostro Signore. La sapientissima Vergine fa a noi la stessa raccomandazione che fece ai servitori delle nozze di Cana: “Fate tutto ciò che Egli vi dirà“. Ecco la parola di Gesù Cristo: “Se vuoi entrare nella vita, osserva i comandamenti“. Ciascuno si persuada dunque che se la devozione che professa verso la Beatissima Vergine non lo trattiene dal peccato o non gli ispira il desiderio di espiare le sue colpe, si tratta di una devozione falsa e menzognera, sprovvista del suo effetto e del suo frutto naturale.

Se qualcuno desidera una conferma a queste cose, può trovarla facilmente nel dogma stesso dell’Immacolata Concezione di Maria. Infatti, per tralasciare la tradizione cattolica che è fonte di verità anche essa come le Sacre Scritture, come mai questa convinzione della Concezione Immacolata della Vergine è sempre stata casi consona al sentimento cattolico che la si può ritenere come incorporata e innata nell’anima dei fedeli? Citiamo la risposta di Dionisio il Certosino 7: Abbiamo orrore di dire che questa creatura femminile destinata a schiacciare un giorno la testa del serpente, è stata da lui sopraffatta e che, Madre di Dio, è stata figlia del diavolo“. No: l’intelletto del popolo cristiano non avrebbe potuto concepire che la carne di Cristo, pura, innocente e senza macchia, avesse avuto origine nel grembo di Maria da una carne contaminata anche solo per un attimo. E perché tutto questo, se non per il fatto che Dio è infinitamente lontano dal peccato? È questa, senza discussione, l’origine della convinzione comune a tutti i cristiani: che Gesù Cristo, prima di rivestire la natura umana e di “lavare noi dai nostri peccati nel Suo sangue“, dovette accordare a Maria la grazia e il privilegio speciale di essere preservata e immune, al principio della concezione, da ogni macchia del peccato originale. Se dunque Dio aborrisce tanto il peccato da aver voluto la futura madre di Suo Figlio, libera, non solo di quelle macchie che ci contaminano per nostra volontà, ma per favore speciale e in previsione dei meriti di Gesù Cristo anche di quell’altra il cui triste marchio è trasmesso a tutti noi figli di Adamo per una specie di tragica ereditarietà; chi può dubitare che chiunque vuoi conquistarsi con la devozione il cuore di Maria, non abbia il dovere di emendare le proprie abitudini viziose e depravate e di domare le passioni che lo spingono al male?

Inoltre, chiunque vuole, e tutti devono volerlo, che la sua devozione verso la Vergine sia degna di Lei e perfetta, deve andare più oltre e sforzarsi in tutti i modi di imitare i suoi esempi. Per leggi divine, infatti, ottengono l’eterna beatitudine soltanto coloro che hanno imitate fedelmente la pazienza e la santità di Gesù Cristo: “In fatti coloro che Iddio ha conosciuti nella sua prescienza, li ha predestinati a essere conformi all’immagine di Suo Figlio, perché questi sia il primogenito fra molti fratelli“. Ma tale è la nostra debolezza, che la grandezza di simile esempio facilmente ci scoraggia; perciò Dio ha voluto provvedere proponendocene un altro, tanto vicino a Cristo quanto è permesso all’umana natura e più conforme alla nostra debolezza. Si tratta della Madre di Dio. A questo proposito dice Sant’Ambrogio: “Tale fu Maria che soltanto la sua vita è per tutti un insegnamento“. E conclude giustamente: “Abbiate dunque davanti agli occhi dipinte come in un quadro la verginità e la vita della Beatissima Vergine, che riflette come uno specchio lo splendore della purezza e l’aspetto stesso della virtù“.
Sebbene poi convenga che i figli imitino tutte le virtù di questa SS. Madre, tuttavia Noi desideriamo che i fedeli seguano preferibilmente quelle che sono le principali e come i nervi e le giunture della vita cristiana, cioè la fede, la speranza e la carità verso Dio e verso il prossimo. Tutta la vita di Maria porta la radiosa impronta di queste virtù in tutte le sue fasi; ma esse raggiunsero il più alto grado di splendore nel tempo in cui Ella assistette il Figlio Suo morente. Gesù è crocifisso e gli si rimprovera maledicendolo “di essersi fatto figlio di Dio“. Maria con ferma costanza riconosce e adora in lui la divinità. Lo seppellisce dopo morto, senza dubitare un attimo della Sua resurrezione. La Sua ardente carità verso Dio la rende partecipe dei tormenti di Gesù Cristo e compagna della Sua passione; e con Lui, quasi dimentica del proprio dolore, implora perdono per i carnefici benché questi gridino ostinatamente: “Che il suo sangue ricada su noi e sui nostri figli“.

Ma perché non si creda che Noi abbiamo perduto di vista il Nostro argomento, che è il mistero dell’Immacolata Concezione, quali grandi ed efficaci aiuti si trovano in questa per conservare quelle medesime virtù e praticarle come conviene! E in realtà, da quali principî partono i nemici della religione per seminare tanti errori e così gravi che la fede di tanti comincia a vacillare? Cominciano col negare la caduta primitiva dell’uomo e la sua decadenza. Sostengono che sono favole il peccato originale e i danni che ne sono conseguiti, cioè la corruzione originaria dell’umanità destinata a corrompere a sua volta tutta la razza umana; e quindi che è una favola l’introduzione del male per gli uomini e l’implicita necessità di un Redentore. Posti questi principi, si comprende facilmente che non rimane più posto né per Cristo, né per la Chiesa, né per la grazia, né per nulla che vada al di là della natura; in una parola, tutto l’edificio della fede è capovolto. Ora, se i popoli credono e professano che la Vergine Maria è stata fin dall’istante della Concezione preservata da ogni contaminazione, allora è necessario che ammettano il peccato originale, la riabilitazione dell’umanità operata da Gesù Cristo, il Vangelo, la Chiesa e infine la stessa legge della sofferenza; e grazie a questo, tutto ciò che nel mondo esiste di razionalismo e di materialismo viene sradicato e distrutto e rimane alla saggezza cristiana la lode di aver conservata e difesa la verità.

Inoltre è una malvagità comune ai nemici della fede soprattutto in questa nostra epoca, asserire e proclamare che bisogna rifiutare ogni rispetto e ogni obbedienza all’autorità della Chiesa e anche a ogni potere umano pensando che sarà più facile in seguito farla finita con la fede. E questa è l’origine dell’anarchia, la dottrina più nociva e più pericolosa che vi sia per ogni ordine di cose, naturale e soprannaturale. Ora, questa peste, fatale nello stesso tempo per la società e per il nome cristiano, trova la propria rovina nel dogma dell’Immacolata Concezione di Maria; dogma che obbliga a riconoscere alla Chiesa un potere al quale deve piegarsi non solo la volontà, ma anche lo spirito. Poiché è per l’effetto di simile sottomissione che il popolo cristiano innalza alla Vergine questa lode: “Tu sei tutta bella o Maria e in Te non vi è macchia originale“. E con questo è giustificato ancora una volta ciò che la Chiesa afferma di Lei, cioè che: “Ella da sola ha sterminato le eresie in tutto il mondo“. E se la fede, come dice l’Apostolo, non è altro che “sostanza di cose spera te“, tutti saranno d’accordo nel riconoscere che se l’Immacolata Concezione di Maria rafforza la nostra fede, per la stessa ragione ravviva in noi la speranza. Tanto più che se la Vergine è stata resa immune dalla macchia originaria, è perché doveva essere la Madre di Cristo: ora Ella fu Madre di Cristo perché le nostre anime potessero risorgere alla speranza.

E ora, per tralasciare qui la carità verso Dio, chi non troverebbe nella contemplazione della Vergine Immacolata una spinta a osservare religiosamente il precetto di Gesù Cristo, quello che Egli ha dichiarato suo per eccellenza, e cioè che noi ci amiamo gli uni e gli altri, come Egli ci ha amato?

Un grande segno — con queste parole l’Apostolo San Giovanni descrive una visione divina — un grande segno è apparso nel cielo: una donna vestita di sole coi piedi sulla luna e una corona di dodici stelle attorno al capo“. Tutti sanno che quella donna rappresenta la Vergine Maria che, rimanendo integra, partorì il nostro Capo. L’Apostolo continua: “Avendo il frutto nel suo seno, il parto le strappava alte grida e le causava crudeli dolori“. San Giovanni, dunque, vide la SS. Madre di Dio già in atto di godere l’eterna beatitudine e tuttavia travagliata da un misterioso parto. Quale parto? Il nostro certamente; di noi che, trattenuti ancora in questo esilio, abbiamo bisogno di essere generati al perfetto amore di Dio e all’eterna felicità. Quanto ai dolori del parto, significano l’ardore e l’amore coi quali Maria veglia su di noi dall’alto dei Cieli e lavora con infaticabili preghiere per completare il numero degli eletti.

Desideriamo che tutti i fedeli cerchino di acquistare quella virtù della carità e soprattutto approfittino per questo delle feste straordinarie che stanno per essere celebrate in onore dell’Immacolata Concezione di Maria. Con quale odio, con quale frenesia viene oggi attaccato Gesù Cristo e la religione che Egli ha fondato! E quindi, quale pericolo per molti; pericolo attuale e imminente di lasciarsi trascinare dall’errore e di perdere la fede! Perciò “Colui che pensa di essere in piedi, si guardi dal cadere“. E, nello stesso tempo, tutti rivolgano a Dio con l’intercessione della Vergine umili e insistenti preghiere perché riconduca sul sentiero della verità coloro che hanno avuto la disgrazia di allontanarsene. Sappiamo per esperienza che la preghiera che sgorga dalla carità e che si appoggia sull’intercessione di Maria non è mai stata vana. Certamente non ci si può aspettare che gli attacchi contro la Chiesa abbiano mai a finire: “In fatti è necessario che vi siano le eresie perché le anime di fede provata siano palesi fra di voi“. Ma la Vergine non smetterà per conto Suo di sostenerci nelle nostre prove, per quanto siano dure, e di continuare la lotta che ha incominciato al momento della Sua Concezione, di modo che ogni giorno noi potremo ripetere: “Oggi è stata spezzata da Lei la testa dell’antico serpente“.

E affinché i tesori delle grazie Celesti, elargiti più abbondantemente del solito, ci aiutino a congiungere l’imitazione della Beatissima Vergine con gli omaggi che Le renderemo più solenni durante tutto quest’anno, e per arrivare cosi più facilmente a restaurare ogni cosa nel nome di Gesù Cristo, seguendo l’esempio dei Nostri Predecessori all’inizio del loro Pontificato, abbiamo deciso di accordare a tutto il mondo una indulgenza straordinaria sotto forma di Giubileo.

Perciò, appoggiandoCi sulla misericordia di Dio Onnipotente e sull’autorità dei Beatissimi Apostoli Pietro e Paolo, in base a quel potere di legare e di sciogliere che Ci è stato dato malgrado la Nostra indegnità: a tutti i fedeli in generale, e a ciascuno in particolare, dì ambo i sessi, che abitano qui a Roma o vi si trovano di passaggio, che avranno visitato tre volte le quattro basiliche patriarcali a cominciare dalla prima domenica di Quaresima 21 febbraio, fino al 2 giugno, compreso il giorno nel quale si celebra la solennità del SS. Sacramento; e che per un certo periodo avranno devotamente pregato per la libertà e l’esaltazione della Chiesa cattolica e della Sede Apostolica, per l’estirpazione delle eresie e la conversione dei peccatori, per la concordia di tutti i Principi cristiani, per la pace e l’unità di tutto il popolo fedele, e secondo la Nostra intenzione; e che avranno, durante il periodo indicato, eccettuato i giorni non compresi nell’indulto quaresimale, digiunato una volta usando soltanto alimenti magri; che, avendo confessati i loro peccati, abbiano ricevuto il Sacramento dell’Eucaristia e così pure a tutti gli altri, di tutti i paesi fuori di Roma, che nel suddetto periodo o durante tre mesi da designarsi esattamente dall’ordinario, anche non continui se ciò risulti più comodo per i fedeli, ma in ogni caso prima dell’8 dicembre, avranno visitato tre volte la Chiesa cattedrale e in mancanza di questa la Chiesa parrocchiale e ancora in mancanza di questa la principale Chiesa del luogo; e che avranno devotamente compiute le altre opere più sopra indicate; concediamo e accordiamo l’indulgenza plenaria di tutti i loro peccati: permettendo anche che questa indulgenza, che si può ottenere una sola volta, possa essere applicata a guisa di suffragio alle anime che hanno lasciato questa vita nella grazia di Dio.

Permettiamo inoltre che i viaggiatori di terra e di mare, compiendo le opere più sopra indicate appena tornati al loro domicilio, ottengano la stessa indulgenza.

Ai confessori approvati di fatto dai loro ordinari, diamo la facoltà di commutare in altre opere di pietà quelle da Noi prescritte; questo a favore dei regolari di ambo i sessi e di tutte le altre persone, comunque siano, che non possano compiere queste opere; con facoltà anche di dispensare dalla Comunione quei bambini che non siano ancora stati ammessi a riceverla.

Inoltre, a tutti i fedeli in generale e a ciascuno in particolare, laici o ecclesiastici, regolari o secolari, di qualsiasi Ordine o Istituto, compresi quelli che esigerebbero menzioni speciali, Noi accordiamo il permesso di scegliersi a questo effetto un prete qualunque regolare o secolare fra i sacerdoti approvati (e di questa facoltà potranno essere anche le religiose, le novizie e le altre persone abitanti nei monasteri, purché il confessore in questo caso sia approvato per le monache); questo prete, ove le suddette persone si presentino a lui in questo periodo e gli si confessino nell’intento di ottenere l’indulgenza del Giubileo e di compiere le altre opere che esigono per questo, potrà per questa volta soltanto e unicamente nel foro interiore assolverli da ogni scomunica, sospensione e altre sentenze e censure ecclesiastiche, inflitte per qualunque causa dalla legge o dal giudice, anche nei casi particolarmente riservati a chicchessia, anche al Sovrano Pontefice e alla Sede Apostolica, come pure da tutti i peccati o delitti riservati agli ordinari e a Noi stessi e alla Sede Apostolica; non tuttavia senza avere imposta una salutare penitenza a tutte le altre ingiunzioni prescritte e, se si tratta di eresie, non senza l’abiura e la ritrattazione dovuta di diritto degli errori; lo stesso prete potrà inoltre commutare ogni specie di voto, anche pronunciato sotto giuramento e riservato alla Sede Apostolica (eccetto quello di castità, di religione o quelli che implicano un’obbligazione accettata da un terzo); potrà commutare i voti, dunque, in altre opere devote e salutari e se si tratta di penitenti costituiti negli Ordini, anche regolari, potrà dispensarli da ogni irregolarità contraria all’esercizio dell’Ordine o all’avanzamento a qualche Ordine superiore, ma contratta solamente per violazione di censura. Non intendiamo, d’altronde, con questa lettera, dispensare dalle altre irregolarità, qualunque esse siano e in qualunque modo contratte o per delitto o per difetto, sia pubblicamente, sia nascostamente, o per nota infamante o per qualche altra incapacità o inabilità; così pure non vogliamo derogare alla Costituzione promulgata da Benedetto XIV di felice memoria, che comincia con le parole: “Sacramenturn poenitentiae“, né alle dichiarazioni che sono in essa contenute; e finalmente non intendiamo che la presente lettera possa o debba essere di qualche utilità a coloro che Noi stessi e questa Sede Apostolica o qualche prelato o giudice ecclesiastico avrà espressamente scomunicati, sospesi, interdetti o colpiti con altre sentenze o censure, o che saranno stati pubblicamente denunciati a meno che abbiano dato soddisfazione nel periodo suddetto e che si siano accordati se possibile con le parti.

Siamo lieti di aggiungere che permettiamo che durante tutto il tempo del Giubileo ciascuno conservi interamente il privilegio di ottenere tutte le indulgenze anche plenarie, che sono state accordate da Noi o dai Nostri Predecessori.

Finiamo questa lettera, Venerabili Fratelli, esprimendo ancora la grande speranza che abbiamo nel cuore: e cioè che, per mezzo delle grazie straordinarie di questo Giubileo che Noi accordiamo sotto gli auspici dell’Immacolata Vergine, molti che si sono miserabilmente separati da Gesù Cristo, torneranno a Lui e che rifiorirà nel popolo cristiano l’amore delle virtù e l’ardore della pietà. Cinquant’anni fa, quando Pio IX Nostro Predecessore dichiarò che la Immacolata Concezione della Beatissima Madre di Gesù Cristo doveva essere ritenuta fondamentale nella fede cattolica si vide, l’abbiamo ricordato, un’incredibile abbondanza di grazie spargersi sulla terra e l’aumentata speranza nella Vergine apportare dappertutto un notevole progresso nell’antica religione dei popoli. Che cosa dunque ci impedisce di aspettarci qualcosa di meglio ancora per l’avvenire? Certamente noi viviamo in un’epoca triste e abbiamo il diritto di lamentarci con le parole del Profeta: “Non c’è più verità, non c’è più misericordia, non c’è più scienza sulla terra. La maledizione e la menzogna e l’omicidio e il furto e l’adulterio, invadono ogni cosa“. Ciononostante, in questo che si può chiamare un diluvio di male, l’occhio contempla, simile a un arcobaleno, la Vergine misericordiosa arbitra di pace tra Dio e gli uomini. “Io porrò un arco nelle nuvole e sarà un segno d’alleanza tra me e la terra“. Si scateni dunque la tempesta e una densa oscurità invada il cielo: nessuno deve tremare; la vista di Maria placherà Iddio ed Egli perdonerà. “L’arcobaleno sarà nelle nuvole e nel vederlo io mi ricorderò del patto eterno. E non ci sarà più diluvio per ingoiare la carne del mondo“. Non c’è dubbio che, se noi ci affidiamo come conviene a Maria, soprattutto nel tempo in cui solennizzeremo con più ardente devozione la sua Immacolata Concezione; non c’è dubbio che noi sentiremo che Ella è sempre quella Vergine potentissima “che col suo virgineo piede ha schiacciato la testa del serpente“.

Come augurio di queste grazie, o Venerabili Fratelli, vi impartiamo nel nome del Signore, con grande affetto, come pure ai vostri popoli, l’Apostolica Benedizione.

 

Roma, presso San Pietro, 2 febbraio 1904, anno I dei Nostro Pontificato.

 

NOTE

1 Il dogma dell’Immacolata Concezione, privilegio in virtù del quale la Vergine fu dal momento stesso della sua concezione esente dalla macchia del peccato originale, fu definito da Pio IX con la bolla Ineffabilis dell’8 dicembre 1854.

2 È il nome che viene dato a Isaia, padre di Davide. Radice di Jesse, vale “stirpe di Davide”.

3 Si allude ai vari passi biblici dai quali i teologi traggono argomento, riconoscendoli quali premonitori della missione divina di Maria.

4 Qui si fa richiamo alla definizione del Concilio di Efeso dell’anno 431, che attribuì a Maria la sublime maternità di Dio. L’unione ipostatica in Gesù Cristo della doppia natura divina ed umana porta a Maria di potere e dover essere chiamata Madre di Dio.

5 A Maria assunta alla gloria del Cielo (come al dogma definito solamente nel 1950) è dovuto il massimo culto che a creatura possa essere dedicato (iperdulia): come alla più sicura mediatrice di grazia presso il Figlio.

6 Nato a Siena nel 1380, morto all’Aquila nel 1444. A lui è dovuta l’opera di apostolato svolta durante la pestilenza che desolò Siena nel 1400. Di famiglia abbiente, abbandonò ogni ricchezza ai poveri e si fece religioso nell’Ordine dei Francescani.

7 Dei numerosi santi e teologi di questo nome è qui ricordato Denys le Chartreux (in italiano Dionisio il Certosino) che si ritrova anche citato con il nome di Denys di Reken dal nome del paese fiammingo dove era nato nel 1394. Teologo di grande fama: si contano a circa duecento le opere da lui composte. Morì nel 1471.

Ad Diem Illum Laetissimum

informacje

Święty Pius X

Encyklika Jego Świątobliwości Papieża Piusa X [o Niepokalanym Poczęciu Najświętszej Maryi Panny], z dnia 2-go lutego 1904 r.  roku: dla patriarchów, prymasów, arcybiskupów, biskupów i innych ordynariatów w zgodzie i wspólności ze Stolicą Apostolską pozostających.

Ad Diem Illum Laetissimum

Czcigodni Bracia, pozdrowienie i błogosławieństwo apostolskie!

Bieg czasu przywiedzie nas za kilka miesięcy do dnia niezrównanej radości, kiedy otoczony wspaniałym wieńcem kardynałów i biskupów – lat temu pięćdziesiąt – Nasz poprzednik Pius IX, świętej pamięci Papież, oświadczył i ogłosił za sprawą Bożą, na mocy urzędu apostolskiego, że Maryja od pierwszej chwili swego poczęcia była zupełnie wolną od zmazy pierworodnej. Była to proklamacja, o której wiadomo, iż przyjęli ją wszyscy wierni świata takim sercem, takim uniesieniem radości, że nigdy, za ludzkiej pamięci, nie było takiego objawu przywiązania, czy to wobec dostojnej Bożej Rodzicielki, czy też wobec Namiestnika Jezusa Chrystusa, ani tak podniosłego, ani tak jednomyślnego.

Dzisiaj, Czcigodni Bracia, jakkolwiek w oddaleniu pół wieku, czyż nie możemy spodziewać się, że ożywione wspomnienie Dziewicy Niepokalanej wywoła w duszach naszych jakby echo tej świętej radości i odświeży podniosłe objawy wiary i miłości ku dostojnej Matce Bożej, które widziano w tej przeszłości już oddalonej? Co nas pobudza do gorącego tego pragnienia, to uczucie, które żywiliśmy zawsze w sercu Naszym, uczucie nabożeństwa do Błogosławionej Dziewicy, jako też głębokiej wdzięczności za Jej dobrodziejstwa. Co Nas zresztą w tym upewnia, to gorliwość katolików, bezustannie czujna która kwapi się do każdego nowego hołdu, każdego objawu miłości, jaki ma się złożyć wzniosłej Dziewicy. Nie chcemy atoli taić tego, że jedna rzecz ożywia w Nas wielce to pragnienie: oto zdaje Nam się, wnosząc z tajnego przeczucia duszy Naszej, że możemy spodziewać się w niedalekiej przyszłości spełnienia wielkich i z pewnością niezuchwałych nadziei, które pobudziły Naszego poprzednika Piusa IX i cały episkopat katolicki do uroczystego sformułowania dogmatu o Niepokalanym Poczęciu Maryi.

W istocie, mało jest takich, którzy by nie ubolewali nad tym, iż nie ujrzeli dotąd spełnionych tych nadziei i którzy by nie powtórzyli za Jeremiaszem tych stów: „Czekaliśmy pokoju, a nie było dobra: czasu uleczenia, a oto trwoga” (Jer 8:15). Ale czyż nie trzeba pomawiać o mało wiary ludzi, którzy w ten sposób zaniedbują wnikać w dzieła Boże lub patrzeć na nie w prawdziwym świetle? Któż by zdołał istotnie zliczyć, któżby mógł ogarnąć tajne skarby łask, które przez czas ten cały Bóg zlał na swój Kościół na prośbę Dziewicy? A pomijając nawet to, cóż powiedzieć o tym soborze watykańskim [1], tak przedziwnie odpowiednim i określeniu nieomylności Papieża, sformułowanym w tak właściwej chwili przeciw błędom, które miały pojawić się niebawem, i o tym popędzie przywiązania wreszcie – rzecz nowa i rzeczywiście niebywała, która sprowadza już od dawna wiernych wszelkiej narodowości i wszystkich stref do stóp Namiestnika Chrystusowego, by go uczcić osobiście? I czyż to nie jest cudowną sprawą Opatrzności Bożej, że dwaj Nasi poprzednicy, Pius IX i Leon XIII, zdołali w czasach tak niespokojnych, rządzić świątobliwie Kościołem w warunkach i stosunkach, jakie nie przypadły w udziale żadnemu innemu pontyfikatowi? Do tego należy dodać, że Pius IX nie ogłosił jeszcze jako dogmat Niepokalanego Poczęcia Maryi, a już w Lourdes rozpoczynały się cudowne objawienia Dziewicy [2]; i to było, jak wiadomo, początkiem owych świątyń, wzniesionych na cześć Niepokalanej Matki Bożej, dzieł wielkiej wspaniałości i olbrzymiej pracy, w których codzienne cuda dokonują się za Jej przyczyną, dostarczają znakomitych argumentów, by pokonać nowoczesne niedowiarstwo. Tyle i tak nadzwyczajnych dobrodziejstw, udzielonych przez Boga na pobożne modły Maryi w ciągu lat pięćdziesięciu, które się teraz kończą, czyż nie mają budzić w nas nadziei zbawienia w czasie bliższym, aniżeli sądziliśmy? Jest to zatem niejako prawem Opatrzności Bożej, jak nas uczy doświadczenie, że od ostatecznych krańców złego do oswobodzenia nigdy nie jest tak bardzo daleko. „Blisko jest, że przyjdzie czas jego, a dni jego nie odwleką się. Albowiem zlituje się Pan nad Jakubem i wybierze jeszcze z Izraela” (Izaj 14:1). Z całą przeto ufnością możemy oczekiwać, aż sami zawołamy: „Złamał Pan kij bezbożnych […] Odpoczęła i umilkła wszystka ziemia, uradowała się i uweseliła” (Izaj 14:5,7).

Ale, jeżeli pięćdziesiąta rocznica aktu pontyfikalnego, który obwieścił poczęcie Maryi bez zmazy, powinna [rozbudzić – przyp. red.] w łonie ludu chrześcijańskiego uczucia zapału, to powód tego mieści się przede wszystkim w potrzebie, aby wszystko odnowić w Jezusie Chrystusie, co wyłożyły Nasze poprzednie Encykliki. Albowiem, któż by nie uważał za rzecz pewną, iż nie ma drogi ani bezpieczniejszej, ani łatwiejszej, aniżeli przez Maryję, by ludzie mogli dojść do Jezusa Chrystusa i uzyskać za pomocą Jezusa Chrystusa to zupełne przyjęcie za synów, które czyni świętym i bez skazy w oczach Boga? Z pewnością, jeśli słusznie powiedziano Dziewicy: „A błogosławiona jesteś, któraś uwierzyła, albowiem spełni się to, co ci było powiedziane od Pana” (Łk 1:45), to znaczy, że pocznie i porodzi Syna Bożego. Jeżeli przeto przyjęła do Swego łona tego, który ze Swej natury jest Prawdą, tak, że poczęty w nowym porządku i przez nowe narodzenie… niewidzialny sam w sobie, uczynił się widzialnym w naszym ciele (Św. Leon M. Kaz. 2 De Nativ. Dom. II); od chwili, jak Syn Boży jest sprawcą i dopełnieniem naszej wiary: konieczne jest, aby Maryję ogłosić uczestniczką tajemnic Bożych i poniekąd ich Opiekunką i aby i na Niej także, jako na najszlachetniejszej podstawie po Jezusie Chrystusie, spoczywała wiara wszystkich wieków.

Jakżeby miało być inaczej? Czyż Bóg nie mógł inną drogą, aniżeli przez Maryję zesłać nam zbawcy ludzkości i twórcy wiary? Ale skoro podobało się przedwiecznej Opatrzności, by Bóg-Człowiek nam był dany przez Dziewicę i skoro Ona za sprawą Ducha św. rzeczywiście nosiła Go w swym łonie, cóż pozostaje innego, jak to, byśmy odebrali Jezusa z rąk Maryi? Widzimy też, że w Piśmie św. wszędzie, gdzie nam przepowiedziano łaskę, jaka ma być nam dana, wszędzie także lub prawie zawsze Zbawiciel ludzi ukazuje się w towarzystwie Swej świętej Matki. On wyjdzie, baranek rządzący światem, ale z kamienia na puszczy, Ona wzniesie się, jak kwiat, ale z łodygi Jessego. Widząc w przyszłości, jak Maryja depce głowę węża, Adam powstrzymuje łzy, które przekleństwo wyrywało mu z serca. Maryja zajmuje myśl Noego wśród ścian zbawczej arki; Abrahama powstrzymanego od ofiary z syna; Jakuba, spoglądającego na drabinę, po której wstępują i zstępują aniołowie; Mojżesza w zachwycie przed krzakiem, który goreje, nie płonąc; Dawida śpiewającego i skaczącego, gdy przoduje arce Bożej; Eliasza, spostrzegającego obłok, który wznosi się z morza. Nie rozwodząc się więcej, znajdujemy w Maryi, po Jezusie, kres i cel prawa, urzeczywistnienie obrazów i przepowiedni.

Niechaj to będzie sprawą Dziewicy, i to głównie Jej, by prowadzić do znajomości Jezusa, w co nie można wątpić, jeśli się zważy między innymi, że Ona jedyna na świecie, pod wspólnym dachem i w serdecznej zażyłości przez trzydzieści lat, przebywała z Nim tak blisko, jak matka z synem. Przedziwne tajemnice narodzenia i dziecięctwa Jezusa, zwłaszcza te, które odnoszą się do Jego wcielenia, zasada i podstawa naszej wiary, komuż zostały dokładniej objawione, jeśli nie Jego Matce? Chowała i wspominała w swym sercu wszystko, co widziała w Betlejem, co widziała w Jerozolimie w świątyni, ale wtajemniczona jeszcze w Jego rady i tajne zamiary Jego woli, żyła, rzec można, samym życiem swego Syna. Nie, nikt na świecie, jak Ona, nie znał na wskroś Jezusa, nikt nie jest lepszym mistrzem i lepszym przewodnikiem w poznawaniu Jezusa.

Stąd wynika, i już to zaznaczyliśmy, że nikt Jej nie dorówna także w łączeniu ludzi z Jezusem. Jeżeli istotnie wedle nauki Boskiego Mistrza „To zaś jest życie wieczne, aby poznali ciebie, jedynego Boga prawdziwego i tego, któregoś posłał, Jezusa Chrystusa” (J 17:3), ponieważ przez Maryję dochodzimy do znajomości Jezusa Chrystusa, łatwiej nam też przez Nią uzyskać życie, którego On jest pierwiastkiem i źródłem.

A teraz, jeśli rozważymy, ile przyczyn, ile modlitw gorących wzywa tę Najświętszą Matkę, by nam hojnie udzieliła z obfitości tych skarbów, to jakiegoż wzmocnienia zaczerpnie nasza nadzieja!

Czyż Maryja nie jest Matką Boga? Jest zatem i naszą Matką. Albowiem zasadą jest, że Jezus, Słowo, które stało się Ciałem, jest zarazem Zbawicielem rodzaju ludzkiego. Jako Bóg-Człowiek przeto ma On ciało, jak inni ludzie, jako Zbawca naszego rodzaju, ciało duchowe, lub, jak się mówi, mistyczne, które nie jest niczym innym jak społeczeństwem chrześcijan złączonych z Nim wiarą. „Tak wiele nas jednym ciałem jesteśmy w Chrystusie, a każdy z osobna jeden drugiego członkami” (Rz 12:5). Dziewica więc nie tylko poczęła Syna Bożego, aby otrzymawszy od Niej naturę ludzką, stał się człowiekiem, ale aby za pomocą tej natury, otrzymanej od Niej, stał się Odkupicielem ludzi. To tłumaczy słowa aniołów, wypowiedziane do pasterzy: „Iż wam się dziś narodził Zbawiciel, który jest Jezus Chrystus” (Łk 2:11). W przeczystym łonie Dziewicy, gdzie Jezus przyjął śmiertelne ciało, złączył się tam nawet z ciałem duchowym, utworzonym przez tych wszystkich, którzy mieli wierzyć w Niego i rzec można, że noszą Jezusa w swym łonie. Maryja nosiła jeszcze tych wszystkich, których życie zawierało życie Zbawiciela. My wszyscy przeto, którzyśmy złączeni z Chrystusem, jesteśmy, jak mówi Apostoł, „członkami ciała Jego, z ciała Jego i kości Jego” (Ef 5:30), powinniśmy uważać się za pochodzących z łona Dziewicy, z którego wyszliśmy na podobieństwo ciała, przytwierdzonego do swej głowy. Dlatego jesteśmy nazwani w znaczeniu duchowym, w rzeczywistości mistycznej synami Maryi, a Ona ze swej strony jest Matką nas wszystkich. „Matką wedle ducha, niemniej Matką rzeczywistą członków Jezusa Chrystusa, którymi jesteśmy sami” (Św. Aug. de S. Virg. VI. 6). Jeśli przeto błogosławiona Dziewica jest zarazem Matką Boga i ludzi, któż może wątpić, iż wstawia się wszystkimi siłami u Swego Syna, „głowy ciała Kościoła” (Kol 1:18), aby wylał na nas, którzy jesteśmy Jego członkami, dary łaski, zwłaszcza, abyśmy Go znali, i „żyli przezeń” (1J 4:9).

Ale nie tylko chwałą Dziewicy jest to, że „dała materię ciała jednorodzonemu Synowi Boga, mającemu narodzić się z członkami ludzkimi” (S. Bed. Ven. IV. in Luc. XI) i że tym sposobem przygotowała ofiarę dla zbawienia ludzi, ale i Jej posłannictwem było nadto opiekować się tą ofiarą, wykarmić ją i w dniu przeznaczonym zanieść ją przed ołtarz. Stąd między Maryją a Jezusem bezustanna wspólność życia i cierpienia, która sprawia, że można z tego samego powodu zastosować do nich słowa Proroka: „Albowiem ustał w boleści żywot mój i lata moje we wzdychaniu” (Ps 30:11) A gdy nadeszła dla Jezusa ostatnia godzina, widziano Maryję stojącą u stóp krzyża, przejętą z pewnością grozą widoku, a jednak szczęśliwą, że Syn Jej poświęcał się dla zbawienia rodu ludzkiego i zresztą tak uczestniczącą w Jego cierpieniach, że byłoby Jej się wydało nieskończenie lepszym, gdyby mogła wziąć na siebie męki, które przechodził (Św. Bonaw. I. Sent. 48, ad Sitt dub. 4). Wynikiem tej wspólności uczuć i cierpień między Maryją a Jezusem jest to, że Maryja „zasłużyła na to, aby stać się Odkupicielką upadłej ludzkości” (Eadmeri Mon., De Excellentia Virg. Mariae, c. IX) i stąd szafarką wszystkich skarbów, które Jezus nam uzyskał przez Swą śmierć i krew Swoją.

Nie można bez wątpienia powiedzieć, aby szafowanie tymi skarbami nie było właściwym i wyłącznym prawem Jezusa Chrystusa, gdyż one są wyłącznym owocem Jego śmierci, On sam zaś z natury Swej jest Pośrednikiem między Bogiem a ludźmi. Wszelako na mocy tej wspólności cierpień i trwogi, już wzmiankowanej, między Matką a Synem, danym zostało tej dostojnej Dziewicy „stać się u Swego Syna jedynego wszechpotężną pośredniczką i orędowniczką świata całego” (Pius IX, Bull. Ineffabilis). Źródłem przeto jest Jezus Chrystus: „A z pełności Jego myśmy wszyscy wzięli” (J 1:16); z którego „całe ciało, złożone i złączone przez wszystkie spojenia wzajemnej usługi, według działalności stosownej do natury każdego członka, otrzymuje swój wzrost i buduje się w miłości” (Ef 4:16). Ale Maryja, jak bardzo słusznie zauważa św. Bernard, jest przewodnikiem, albo raczej tą częścią pośredniczącą, której właściwym jest spajać ciało z głową i przenosić w ciało wpływy i działania głowy; mamy na myśli szyję. Tak, powiada św. Bernard ze Sienny, „Ona jest szyją naszej głowy, za pomocą której ostatnia udziela swemu ciału mistycznemu wszystkich darów duchowych (Quadrag. de Evangelio aeterno. Serm. X. a. 3. c III). Należy się przeto, jak widzimy, abyśmy przypisywali Matce Boga moc szafowania łaską, moc, która pochodzi od Boga samego. Wszelako, ponieważ Maryja wzniosła się nad wszystkich w świętości i łączności z Jezusem Chrystusem i uczestniczyła przez Jezusa Chrystusa w dziele odkupienia, zasługuje de congruo, jak mówią teologowie, jak zasłużył się Jezus Chrystus de condigno i jest najwyższą szafarką łask. On, Jezus, „siedzi na prawicy majestatu, na wysokościach” (Żyd 1:3). Ona, Maryja, siedzi na prawicy swego Syna, jako „ucieczka tak bezpieczna i pomoc tak wierna przeciwko wszystkim niebezpieczeństwom, że nie trzeba lękać się niczego, wątpić o niczym pod Jej opieką, pod Jej kierunkiem, pod Jej patronatem, pod Jej egidą” (Pius IX, Bull. Ineffabilis). Któż nie uzna, że słusznie twierdziliśmy o Maryi, iż jako ciągła towarzyszka Jezusa, począwszy od domku w Nazarecie, aż do góry Kalwarii, znająca więcej, niż ktokolwiek inny, tajniki Jego serca, szafarka, jak to jest prawem matczynym, skarbów Jego zasług, jest Ona z tych wszystkich względów pomocą bardzo pewną i bardzo skuteczną w poznaniu i umiłowaniu Jezusa Chrystusa. Swoim postępowaniem niestety dostarczają nam na to aż nazbyt niezbitego dowodu ci ludzie, którzy uwiedzeni podstępami szatana, lub otumanieni fałszywymi naukami, sądzą, że mogą obyć się bez pomocy Dziewicy. Nieszczęśliwi ci, którzy zaniedbują Maryję pod pozorem hołdu oddawanego Jezusowi Chrystusowi! Jak gdyby można znaleźć dziecię inaczej, aniżeli z matką!

Skoro tak jest, Czcigodni Bracia, to do tego celu przede wszystkim powinny zmierzać wszystkie uroczystości, jakie się przygotowują wszędzie na cześć świętego i Niepokalanego Poczęcia Maryi. Żaden hołd istotnie nie jest Jej tak miły, żaden nie jest Jej tak słodki, jak ten, byśmy znali i miłowali prawdziwie Jezusa Chrystusa. Niechajże zatem tłumy zalegają świątynie, niech się odbywają wspaniałe uroczystości, niechaj nastąpi uciecha publiczna: są to rzeczy odpowiednie do ożywienia wiary. Ale jeśli do nich nie przyłączą się uczucia serca, mieć będziemy tylko prostą formę, zwyczajne pozory pobożności. Na ten widok Dziewica, zapożyczając sobie słów Jezusa Chrystusa, zwróci do nas tę słuszną wymówkę: „Ten lud czci mnie wargami, ale serce ich daleko jest ode mnie” (Mt 15:8).

Albowiem, aby być skuteczne, nabożeństwo do Bożej Rodzicielki powinno tryskać z serca; akty fizyczne nie mają tu ani pożytku, ani wartości, jeżeli się nie łączą z aktami duszy. Te mogą odnosić się tylko do jednej rzeczy, którą jest, abyśmy przestrzegali w zupełności to, co nam nakazuje Boski Syn Maryi. Albowiem jeżeli miłością prawdziwą jest jedynie ta, która posiada moc łączenia woli, konieczne jest, abyśmy mieli równą z Maryją wolę służenia Jezusowi, Panu naszemu. Zlecenie, jakie dała ta wielce roztropna Dziewica sługom na godach w Kanie, zwraca do nas samych: „Cokolwiek wam rzecze, czyńcie” (Jn 2:5). A oto słowo Jezusa Chrystusa: „A jeśli chcesz wnijść do żywota, chowaj przykazania” (Mt 19:17). Niechaj zatem każdy przejmie się tą prawdą, że jeżeli jego nabożeństwo do Najświętszej Dziewicy nie powstrzymuje go od grzechu, albo nie pobudza jego woli do poprawienia grzesznego życia, to pobożność owa jest fałszywa i kłamliwa, pozbawiona właściwego skutku i owocu przyrodzonego.

Jeżeliby kto pragnął uzyskać potwierdzenie tych rzeczy, łatwo je znaleźć w samym dogmacie o Niepokalanym Poczęciu Maryi. Albowiem pomijając tradycję, źródło prawdy, tak samo, jak Pismo św., skądże to przekonanie o Niepokalanym Poczęciu Dziewicy wydało się po wszystkie czasy tak zgodne z duchem katolickim, że można je było uważać niejako za wcielone i jakoby wrodzone duszy wiernych? „Wstrętnym nam jest mówić – taką dał odpowiedź Dionizy z Kartuz – że ta niewiasta mając kiedyś zdeptać głowę węża, aby miała kiedykolwiek być zdeptaną przez niego i że matka Boga, byłaby miała kiedykolwiek być córką szatana!” (Sent. d. 3. q. 1). Nie, umysł chrześcijański nie mógł przywyknąć do tej myśli, aby ciało Chrystusowe, święte, bez zmazy i niewinne, miało wziąć początek w łonie Maryi, z ciała, które by chociaż na małą chwilkę było uległe skazie. A dlaczego, jeśli nie z tego powodu, że nieskończony opór dzieli Boga od grzechu? W tym bez wątpienia tkwi źródło tego przekonania, wspólnego wszystkim chrześcijanom, iż Jezus Chrystus, który przed przybraniem nawet postaci ludzkiej, obmył nas z grzechów krwią Swoją, musiał udzielić Maryi tej łaski i przywileju, iż została ochroniona i wolna od pierwszej chwili swego poczęcia od wszelkiej zmazy grzechu pierworodnego. – Jeśli przeto Bóg tak brzydzi się grzechem, iż chciał uwolnić przyszłą matkę Swego Syna nie tylko od tych zmaz, które się popełnia dobrowolnie, ale za szczególną łaską i przewidując zasługi Jezusa Chrystusa, od tej drugiej jeszcze zmazy, której smutne piętno przekazuje nam wszystkim dzieciom Adama, to któż może wątpić, iż jest obowiązkiem każdego, kto chce przez swe hołdy pozyskać serce Maryi, poprawić się z występnych i szkodliwych nawyków i pokonać namiętności, które go pobudzają do złego.

Ktokolwiek chce nadto – a któżby tego nie chciał? – aby nabożeństwo jego do Dziewicy było Jej godne i doskonałe, powinien iść dalej i wszelkimi siłami dążyć do naśladowania Jej przykładów. To jest w istocie prawem Bożym, że tylko ci zdobywają szczęśliwość wieczną, którzy w wiernym naśladowaniu odtwarzają w sobie formę cierpliwości i świętości Jezusa Chrystusa: „Albowiem których przejrzał i przeznaczył, aby byli podobni do obrazu Syna jego: żeby on był pierworodny między wielu braćmi” (Rz 8:29). Ale taką jest w ogóle ułomność nasza, że podniosłość tego przykładu zniechęca nas łatwo. Dlatego ze strony Boga było to łaską zupełnie opatrznościową, iż dał nam inny przykład tak zbliżony do Jezusa Chrystusa, o ile na to pozwala natura ludzka, a jednak cudownie zastosowany do naszej słabości. Jest nią Matka Boża, nie kto inny. „Taką była Maryja, powiada św. Ambroży, że samo Jej życie jest dla wszystkich nauką”. Skąd wnioskuje bardzo słusznie: „Miejcie przed oczami waszymi, odmalowaną, jak na obrazie dziewiczość i życie Najświętszej Panny, która odbija, jak zwierciadło, blask czystości i nawet kształt cnoty” (De Virginib. L. II, c. II).

Przystoi przeto synom nie pozostawiać żadnej cnoty tej Matki bez naśladowania jej, wszelako pragniemy, aby wierni starali się przede wszystkim o główne cnoty, które są jakoby nerwami i ścięgnami życia chrześcijańskiego. Mamy na myśli wiarę, nadzieję i miłość Boga i bliźniego, cnoty, których błyszczące znamiona nosi życie Maryi we wszystkich fazach, które atoli osiągnęły najwyższy stopień blasku w chwili, gdy towarzyszyła Synowi umierającemu. — Jezus jest przybity do krzyża, a wyrzucają mu złorzecząc, że uczynił się Synem Bożym. Maryja z niezachwianą stałością uznaje i wielbi w nim boskość. Składa Go po śmierci do grobu, ale nie wątpi ani na chwilę o Jego zmartwychwstaniu. Co do miłości, jaką pała ku Bogu, to cnota owa prowadzi Ją aż do uczestniczenia w mękach Jezusa Chrystusa. Z Nim zresztą, jakby pozbawiona czucia własnej boleści, błaga o przebaczenie dla oprawców, mimo ich okrzyku nienawiści : „Krew jego na nas i na syny nasze” (Mt 27: 25).

Ale aby nie sądzono, że straciliśmy z oczu Nasz przedmiot, tj. tajemnicę Niepokalanego Poczęcia, powtarzamy, ile to skutecznej pomocy znajduje się w jej własnym źródle, by zachować te same cnoty i wypełniać je należycie. Z czego w istocie wychodzą wrogowie religii, aby siać tak wiele i tak poważnych błędów, które naruszają wiarę tak wielkiej liczby? Zaczynają oni od zaprzeczania grzechu pierworodnego człowieka i jego upadku. Za prostą bajkę [uważają – przyp. red.] zatem grzech pierworodny i wszelkie zło, jakie stąd wyniknęło: zatrute źródła ludzkości, zatruwające ze swej strony cały ród ludzki; stąd zło wprowadzone między ludzi i pociągające za sobą potrzebę odkupiciela. Gdy się odrzuca to wszystko łatwo zrozumieć, że nie pozostaje miejsca ani dla Chrystusa, ani dla Kościoła, ani dla łaski, ani czegokolwiek innego, co przewyższa naturę. Jest to zdruzgotaniem gmachu wiary od szczytu do podstaw. Jeśli zatem ludy wierzą i wyznają, że Dziewica Maryja od pierwszej chwili swego poczęcia była wolna od wszelkiej zmazy, stąd wynika, że trzeba, by przyjęły i grzech pierworodny, i odkupienie przez Jezusa Chrystusa, i Ewangelię, i Kościół i wreszcie prawo cierpienia, na mocy czego wyrwany z korzeniem i zniszczony zostaje wszelki racjonalizm i materializm na świecie i ostaje się ta chwała i mądrość chrześcijańska, iż zachowała i obroniła cnotę. Co więcej, przewrotnością, wspólną wrogom wiary, w naszych zwłaszcza czasach, jest odpychanie i głoszenie, że należy odrzucać wszelki szacunek i posłuszeństwo wobec powagi Kościoła, nawet wobec wszelkiej władzy ludzkiej, w przekonaniu, że im łatwiej przyjdzie następnie zwalczyć wiarę. Tutaj jest źródło anarchizmu, zasady najszkodliwszej i najzgubniejszej, jaka istnieje, dla wszelkiego rodzaju porządku przyrodzonego i nadprzyrodzonego.

Taka plaga, równie zgubna dla społeczeństwa, co i dla chrześcijaństwa, będzie pokonana przez dogmat o Niepokalanym Poczęciu, wskutek obowiązku przyznania Kościołowi władzy, wobec której nie tylko wola musi się uginać, ale także i umysł. Z uczucia tego poddania się bowiem lud chrześcijański odnosi do Maryi Dziewicy ten hymn pochwalny : „Wszystkaś piękna jest, Maryjo, i nie ma w Tobie zmazy pierworodnej” (Grad Miss. in festo Im. Conc.). Uzasadnia to znowu twierdzenie Kościoła, że Ona sama wytępiła herezje w świecie całym.

Skoro wiara, jak mówi Apostoł, jest niczym innym, jak „podstawą tych rzeczy, których się spodziewamy” (Żyd 11:1), każdy przyzna łatwo, że gdy Niepokalane Poczęcie Maryi utwierdza naszą wiarę, przez to samo także ożywia naszą nadzieję. Tym więcej, że jeśli Dziewica wolna była od zmazy pierworodnej, to dlatego, że miała zostać Matką Chrystusa; stała się Matką Chrystusa, aby dusze nasze mogły odżyć w nadziei.

Pomijając tutaj miłość ku Bogu, zapytujemy: któż nie znalazłby w rozważaniu Niepokalanego Poczęcia Dziewicy bodźca do ścisłego przestrzegania nauki Jezusa Chrystusa, abyśmy miłowali się wzajemnie, tak jak On nas umiłował? „I ukazał się – w tych słowach opisuje św. Jan objawienie Boskie – znak wielki na niebie: Niewiasta obleczona w słońce, a księżyc pod jej nogami, a na głowie jej korona z gwiazd dwunastu” (Ap 12:1). Każdemu wiadomo, że owa niewiasta oznacza Maryję Dziewicę, która nietknięta żadną zmazą, poczęła naszego Mistrza Boskiego. I mówi Apostoł dalej: „A będąc brzemienną, wołała, rodząc i męczyła się w porodzie” (Ap 12:2). Św. Jan przeto widział Najświętszą Pannę Maryję wśród wiecznej szczęśliwości i wśród mozołu, tajemniczego porodu. Jakiego narodzenia? Bez wątpienia naszego, nas, którzy zatrzymani jeszcze na wygnaniu, potrzebujemy narodzenia się do doskonałej miłości Bożej i szczęśliwości wiecznej. Co do bólów porodu, to oznaczają one żar miłości, z jaką Maryja czuwała nad nami z wyżyn niebieskich i pracuje w nieustannych modlitwach nad tym, by liczba wybranych była kompletna.

Życzeniem Naszym jest, aby wszyscy wierni starali się zdobyć tę cnotę miłości i korzystali w tym celu zwłaszcza z nadzwyczajnych uroczystości, które się odbędą na cześć Niepokalanego Poczęcia Maryi. Z jakąż wściekłością i namiętnością zaczepiają dzisiaj Jezusa Chrystusa i religię, którą założył! Jakież więc niebezpieczeństwo dla wielu, niebezpieczeństwo obecne i nagłe uwiedzenia do błędu i zatracania wiary! „Kto więc mniema, że stoi, niech patrzy, żeby nie upadł” (1Kor 10:12). Ale niechaj wszyscy także zwrócą się do Boga przy pomocy Dziewicy św. w pokornych i gorących modlitwach, aby nawrócił na drogę prawdy tych, którzy mieli nieszczęście zboczyć z niej. Wiemy bowiem z doświadczenia, że modlitwa, która pochodzi z miłości i która opiera się na pośrednictwie Maryi, nigdy nie była daremna. Bez wątpienia, nie należy się spodziewać, aby napaści na Kościół ustały kiedykolwiek, „gdyż i sekty być muszą, aby się wśród was ujawnili ci, co są wypróbowani”(1Kor 11:19). Dziewica atoli nie przestanie ze swej strony podtrzymywać nas w naszych doświadczeniach, jakkolwiek przykrymi by one nie były i toczyć walkę, jaką prowadzi od swego poczęcia, tak, że codziennie będziemy mogli powtarzać te stewa „Dzisiaj zdeptała głowę dawnego węża” (Off. Imm. Conc. in II Vesp. ad Magnif.).

I aby skarby łask niebieskich, bardziej otwarte niż zwykle, dopomogły nam połączyć naśladowanie błogosławionej Dziewicy z hołdami, jakie Jej składać będziemy w ciągu tego roku i abyśmy łatwiej doszli do naprawienia wszystkiego w Jezusie Chrystusie, przeto za przykładem Naszych poprzedników na wstępie pontyfikatu postanowiliśmy udzielić światu całemu odpustu nadzwyczajnego w postaci jubileuszu. Oto, dlaczego, opierając się na miłosierdziu Boga Wszechmocnego i na władzy błogosławionych Apostołów św. Piotra i Pawia, w imię tej mocy związywania i rozwiązywania, jaka Nam została udzielona mimo Naszej niegodności, postanawiamy: Wszystkim i każdemu z wiernych obojga płci, przebywającym w mieście Rzymie lub znajdującym się tu chwilowo, którzy zwiedzą trzy razy cztery bazyliki patriarchalne, począwszy od pierwszej niedzieli wielkiego postu, 21 lutego aż do 2 czerwca włącznie, do dnia, w którym obchodzi się uroczystość Najświętszego Sakramentu i którzy przez pewien czas modlić się będą pobożnie o wolność i wywyższenie Kościoła katolickiego i Stolicy apostolskiej, o wytępienie herezji i nawrócenie grzeszników, o zgodę między chrześcijańskimi książętami, o pokój i zgodę całego ludu prawowiernego wedle Naszych intencji; którzy w czasie oznaczonym wyżej i poza dniami wielkiego postu raz pościć będą, używając tylko postnych potraw, którzy wyspowiadawszy się z grzechów przyjmą komunią św.; tak samo tym wszystkim, mieszkającym za obrębem Rzymu, którzy w oznaczonym wyżej czasie albo w ciągu trzech miesięcy, oznaczyć się mających przez Ordynariat, a nawet z rzędu, jeśli to uzna za słuszne dla wygody wiernych, w każdym razie przed 8 grudnia, odwiedzą trzy razy kościół katedralny, a w braku tegoż kościół parafialny, lub w braku i tego jeszcze, główny kościół miejscowy i którzy pobożnie spełnią inne warunki, wymienione tutaj – udzielamy odpustu zupełnego, pozwalając także, aby ten odpust, którego raz jeden tylko można dostąpić, ofiarować można za dusze tych, którzy opuścili to życie w łasce Bożej.

Pozwalamy nadto, aby podróżni na lądzie i morzu, spełniwszy wzmiankowane wyżej warunki po powrocie do domu, dostąpili tego samego odpustu.

Spowiednikom, uznanym przez własne Ordynariaty, udzielamy władzy zamienienia przepisanych przez Nas warunków na inne uczynki pobożne, na rzecz osób zakonnych obojga płci i innych jakichkolwiek osób, które nie mogłyby spełnić warunków, wraz z władzą zwolnienia od komunii św. dzieci, które jeszcze nie były przyjęte.

Nadto, wszystkim i każdemu z wiernych, tak świeckim, jak duchownym, czy to zakonnym czy świeckim, jakiegokolwiek zakonu i instytutu, włączając tych, którzy żądają osobnej wzmianki, udzielamy pozwolenia na wybranie w celu, o jaki chodzi, kapłana jakiegokolwiek, czy zakonnego, czy świeckiego wśród duchownych aprobowanych (a z tego mogą korzystać też i zakonnice, nowicjuszki i inne osoby, mieszkające w klasztorach z klauzurą, byleby spowiednik był aprobowany dla zakonnic), który to kapłan osoby wymienione, zgłaszające się do niego w czasie oznaczonym i spowiadające się w celu uzyskania jubileuszowego odpustu i spełniające inne warunki potrzebne, będzie mógł tym razem jedynie wedle sumienia zwolnić od wszelkiej ekskomuniki, suspensy i innych kar i cenzur duchownych, wyznaczonych z jakiejkolwiek przyczyny przez prawo lub sędziego, nawet w przypadkach zarezerwowanych w szczególny sposób dla kogokolwiek, choćby dla Najwyższego Zwierzchnika i Stolicy apostolskiej, jako też rozgrzeszyć ze wszystkich grzechów i występków, zarezerwowanych Ordynariuszom i Nam samym i Stolicy apostolskiej, wyznaczając wszelako poprzednio zbawienną pokutę i wszystko, co przepisuje prawo, a jeżeli chodzi o herezję, odwołanie i wyrzeczenie się błędów, wymagane przez prawo; zamieniać nadto wszelkiego rodzaju śluby, nawet złożone pod przysięgą i zarezerwowane dla Stolicy apostolskiej (wyjątek stanowią śluby czystości, zakonne lub zawierające zobowiązania, przyjęte przez trzecią osobę), zamieniać te śluby, powtarzamy, na inne uczynki pobożne i zbawienne, a jeśli chodzi o penitentów, przebywających w zakonach, a nawet o osoby zakonne, rozgrzeszyć je od wszelkiego uchybienia, przeciw praktyce zakonnej, popełnionego jednak tylko przez naruszenie cenzury. Nie dyspensujemy zresztą niniejszym innych uchybień, popełnionych w jakikolwiek sposób, czy przez zuchwałość czy z ułomności, jawnie lub skrycie, czy przez czyn hańbiący, albo przez inną nieudolność lub niezręczność; ponieważ nie chcemy także zbaczać od konstytucji wydanej przez Benedykta XIV błogosławionej pamięci, rozpoczynającej się od słów „Sacramentum potnitentiae” z oświadczeniami, dodanymi do niej; ani też, aby niniejsze mogły lub powinny być użyteczne tym, których My sami i Stolica apostolska, albo jakiś prałat lub sędzia duchowny był ekskomunikował osobno, suspendował albo ogłosił jako znajdujących się pod mocą wyroku lub cenzury, albo którzy by byli obłożeni publiczną klątwą, chyba jeśliby w oznaczonym czasie dokonali zadośćuczynienia i pogodzili się, jeśli potrzeba, ze stronami.

Do tego dodajemy, że chcemy i pozwalamy, aby przez cały ten czas jubileuszowy każdy zachował niepodzielnie przywilej uzyskania wszelkich odpustów, nie wyłączając zupełnych, udzielonych przez Nas lub Naszych poprzedników. Kończymy list niniejszy, Czcigodni Bracia, wyrażając na nowo nadzieję, jaką mamy w sercu, że za pomocą łask nadzwyczajnych tego jubileuszu, wyznaczonego pod auspicjami Niepokalanej Dziewicy, wielu tych, którzy niegodnie odstąpili od Jezusa Chrystusa, powróci do Niego i że wśród ludu chrześcijańskiego rozkwitnie na nowo miłość do cnót i żar pobożności. Przed pięćdziesięciu laty, gdy Pius IX, Nasz poprzednik, ogłosił, że Niepokalane Poczęcie błogosławionej Matki Jezusa Chrystusa ma być przedmiotem wiary, niezmierzona obfitość łask, jako to przypomnieliśmy, zstąpiła na ziemię, a wzrost zaufania do Dziewicy św. wywołał znaczny postęp dawnej religii ludów. Cóż nas powstrzymuje od oczekiwania czegoś lepszego jeszcze w przyszłości? Bez wątpienia przeżywamy smutną epokę i mamy prawo podnosić tę skargę proroka: „Albowiem nie ma prawdy i nie ma miłosierdzia i nie ma znajomości Boga na ziemi. Złorzeczeństwo i kłamstwo, i mężobójstwo, i kradzież, i cudzołóstwo wylało z brzegów” (Oz 4:1-2). Jednakże wpośród tego, jak nazwać można, potopu złego, oko widzi podobną do tęczy najłaskawszą Dziewicę, znak pokoju między Bogiem a ludźmi. „Łuk mój położę na obłokach i będzie znakiem przymierza między mną, a między ziemią” (Gen 9:13). Chociażby rozszalała nawałnica i noc ciemna zakryła niebo, nikt drżeć nie powinien. Widok Maryi przebłaga Boga i On przebaczy. „I będzie łuk na obłokach, i ujrzę go, i wspomnę na przymierze wieczne” (Gen 9:16). „I nie będzie więcej wód potopu ku wygładzeniu wszelkiego ciała” (Gen 9:15). Bez wątpienia, gdybyśmy zaufali Maryi jak należy, zwłaszcza w czasie, w którym święcić będziemy z większą pobożnością Jej Niepokalane Poczęcie, bez wątpienia, powtarzamy, poznamy, że Ona jest zawsze tą Dziewicą potężną, która „swa dziewiczą stopą zdeptała głowę węża” (Off. Imm. Conc. BMV).

Jako zakład tych łask, Czcigodni Bracia, udzielamy Wam w Panu, z całego serca, Wam i Waszym ludom, błogosławieństwa apostolskiego.

Dan w Rzymie u św. Piotra, 2. lutego 1904 roku, w pierwszym roku Naszego pontyfikatu.

Pius X, Papież.

Na podstawie wydania: Pelplin 1904

Język uwspółcześniono

[1] Sobór Watykański I (1869-1870) – przyp. red.

[2] Bardziej prezycyjne tłumaczenie tego zdania brzmi: ‘Do tego należy dodać, że gdy tylko Pius IX ogłosił jako dogmat Niepokalane Poczęcie Maryi, w Lourdes rozpoczęły się cudowne objawienia Dziewicy’. Dogmat o Niepokalanym Poczęciu został ogłoszony w 1854 r., a pierwsze objawienie w Lourdes miało miejsce w 1858 r. – przyp. red.

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